Blog > Livraison du dernier kilomètre
Blog > Livraison du dernier kilomètre
Publié le 16 février 2024 • Lecture : 15 min read
Les entreprises de transports routiers de marchandises (TRM) sont confrontées depuis deux ans à une inflation record de leurs coûts. Si la hausse des carburants ralentit, les autres charges telles que les salaires et les coûts de maintenance sont à la hausse. Parallèlement, la demande de transport diminue. Les sociétés de transport doivent ainsi faire face à une baisse des volumes de livraison depuis début 2023, en plus de marges réduites. C’est encore plus vrai pour les PME que nous analysons dans cet article.
Dans ce contexte difficile, nous avons voulu apporter notre éclairage, en tant que spécialiste de l’optimisation de tournées. Nous avons interrogé nos clients transporteurs et analysé des informations issues d’un panel de 7 500 entreprises du secteur du transport interurbain et de proximité. Nous présentons nos conclusions et des pistes de solutions, pour aider les transporteurs de colis à faire face à ces difficultés structurelles et conjoncturelles.
Vous trouverez donc dans cet article :
Nous échangeons au quotidien avec nos clients transporteurs sur nos outils et sur la santé de leur secteur d’activité sur leur territoire. Nous avons aussi examiné et analysé des informations issues d’un panel de 7 500 entreprises TPE et PME du secteur du transport interurbain et de proximité sur toute la France. Voici nos notes et pistes de solutions pour traverser ce qui ressemble à une crise.
Des réactions adaptées peuvent aider les transporteurs de colis à faire face à ces difficultés conjoncturelles et à rebondir. Elles peuvent ensuite mener à des initiatives de développement. C’est un véritable objectif pour ceux qui comprennent que toute crise peut aussi libérer de nouvelles forces.
Nous parlons ici des deux activités des entreprises de transport que nous connaissons le mieux :
En France, les entreprises de transport interurbain sont plus nombreuses (18 000 contre 14 000 environ pour les entreprises de transport de proximité) et comptent près du double d’effectif (210 000 salariés contre 120 000).
Pour mieux comprendre la répartition de ces entreprises sur le territoire français, nous avons réalisé fin 2023 un zoom sur 7 500 d’entre elles, dont l’effectif est compris entre 10 à 250 salariés.
Elles ne sont que 15 % à avoir moins de 10 salariés, contre 20 % pour les entreprises de proximité. Elles recourent davantage à la sous-traitance : jusqu’à 20% de leur chiffre d’affaires pour les entreprises de transport interurbain, contre 10% pour les entreprises de proximité. On devine déjà ici des impacts potentiels inégaux en période de baisse d’activité.
Le secteur que nous observons est plutôt jeune, mais néanmoins mature. Sa croissance est liée à celle de l’e-commerce depuis plus de 15 ans. Une chose est sûre : le rôle de la logistique dans la chaîne de valeur s’est sans cesse renforcé, devenant même un avantage concurrentiel important. Certains acteurs sont déjà bien installés, tandis que d’autres sont en train de se transformer pour s’adapter aux nouveaux défis de l’entreprise.
D’autres entreprises ont réussi à maintenir leur activité, mais cela a nécessité de baisser les prix. Cette guerre des prix est risquée parce qu’elle affaiblit ces structures qui ne sont pas assez solides au niveau de leur organisation et de leurs processus internes. Finalement, les réalités économiques sont donc logiquement très contrastées.
L’évaluation de la maturité numérique d’une entreprise ne se limite pas à la simple possession d’un site web. Cependant, cela en donne une idée générale. Il est important de prendre en compte l’âge moyen des dirigeants et l’importance accordée aux défis liés aux systèmes d’information pour avoir une vision plus complète de la situation.
Régions | Nombre de sociétés | Présence Web (site internet) | % |
Île-de-France | 1184 | 292 | 25 % |
Centre | 255 | 98 | 38 % |
Bourgogne-Franche-Comté | 271 | 112 | 41 % |
Normandie | 385 | 148 | 38 % |
Hauts-de-France | 679 | 235 | 35 % |
Grand Est | 705 | 254 | 36 % |
Pays de la Loire | 421 | 201 | 48 % |
Bretagne | 382 | 156 | 41 % |
Nouvelle-Aquitaine | 627 | 239 | 38 % |
Occitanie | 538 | 171 | 32 % |
Auvergne-Rhône-Alpes | 965 | 386 | 40 % |
PACA | 495 | 142 | 29 % |
Corse | 38 | 7 | 18 % |
Dom-Tom | 124 | 11 | 9 % |
Dans les régions telles que l’Île-de-France, le Centre, les Hauts-de-France, le Grand Est et l’Occitanie, on observe que les dirigeants ont en moyenne moins de 45 ans. Comme vous pouvez le voir sur le graphique ci-dessous, les régions qui ont le plus recruté en ont aussi profité pour accueillir de nouveaux talents. Des chauffeurs bien sûr, mais également des experts recrutés pour soutenir la transformation digitale.
Pas de surprise à ce niveau. Les 7 500 entreprises étudiées dépendent des dynamiques liées aux tissus productifs locaux autour des grandes aires urbaines. Une partie des activités logistiques nécessite des espaces de stockage important, ce qui influence la structure du secteur.
Si l’on regarde leur répartition géographique, on constate, sans surprise, une concentration de ces acteurs du transport express dans deux grandes régions : Île-de-France (17 %) et Auvergne-Rhône-Alpes (14 %). Ensuite, nous retrouvons le Grand Est (10%), les Hauts-de-France (10 %) et l’Occitanie (10 % en augmentation) et la Nouvelle-Aquitaine (9%) fin 2023.
Ce classement est stable, et notre échantillon de 7 500 acteurs logistiques est très proche des indicateurs nationaux sur le transport de marchandises établis depuis 2017. Dans notre étude sur le transport express (comprenant des tournées pluri-journalières), nous constatons que le secteur est moins sensible à la centralité des grands centres logistiques en ce qui concerne les échanges internationaux. En effet, ces zones sont principalement associées à la logistique internationale. Mais, il existe des liens étroits entre toutes les activités de la chaîne logistique, impliquant tous les opérateurs et modes de transport. Cela conduit finalement à des tendances assez similaires à celles observées dans l’ensemble du secteur du transport.
Les tendances logistiques globales que nous observons résultent d’une combinaison de facteurs :
💡 Point remarquable : dans notre échantillon étudié, la région Aquitaine (représentant 9 % du panel) détient le record du nombre de cessions-ventes de sociétés, avec 21 % des transactions entre mai et novembre 2023 (contre 7 % en Île-de-France). Cette accélération des transactions, qui affecte les grandes entreprises depuis plusieurs années, concerne désormais également les acteurs de taille plus modeste. À l’initiative des acteurs de plus grande taille de ce panel, la croissance externe apparaît comme une solution clé de développement, tant qu’ils disposent encore de fonds propres suffisants. Dans une course visant à atteindre une taille suffisante, l’objectif est de réaliser des synergies en échange de moyens financiers. Cela illustre très bien la façon dont les opportunités de croissance se sont réduites dans le secteur de la livraison de colis.
La région Rhône-Alpes est au contraire plus dynamique, avec 18 % des recrutements entre mai et novembre 2023.
Hasard ou non, les entreprises de transport de la région Rhône-Alpes semblent également plus en avance côté digitalisation, avec plus de 40 % d’entreprises possédant un site web, comme la Bretagne, les Pays de la Loire et la Bourgogne-Franche-Comté.
Les entreprises de transport d’Île-de-France ont un pourcentage de jeunes dirigeants plus important que les autres régions. Mais, elles sont en retard dans leur digitalisation, comme la Corse et les DOM-TOM : 25 % au plus des sociétés de transport de colis étudiées possèdent un site web dans ces trois zones.
Le chiffre d’affaires français du transport routier de fret est estimé à 57 063 millions d’euros en 2023. Il était en hausse depuis le Covid, mais il a diminué de 6,4 % au 2ᵉ trimestre 2023. Les estimations annoncées pour fin 2023 et début 2024 continuent sur cette mauvaise lancée, en raison de la baisse de la consommation.
La croissance des 7 500 entreprises logistiques étudiées est généralement négative, avec une diminution des volumes en 2023. Cela est dû au ralentissement global du commerce de marchandises et de la consommation.
Dans le meilleur des cas, les stratégies se sont orientées sur la conservation des volumes, plus que sur la consolidation des marges. Constat qui prévaut très largement pour les petites et moyennes structures observées dans notre panel.
La loi sur le climat, qui restreint l’accès aux grandes agglomérations dans le cadre de la transition écologique, aura un impact sur l’ensemble des acteurs de la chaîne logistique. Il est probable que d’autres contraintes réglementaires s’ajoutent également. D’autres contraintes réglementaires devraient certainement s’ajouter.
En 2024, les acteurs du secteur doivent optimiser la performance de leurs processus internes et réaliser des économies de coûts de structure. Simultanément, ils doivent répercuter, par étapes, la hausse de leurs coûts d’exploitation. À cette double condition, un rattrapage du chiffre d’affaires peut être attendu pour eux en 2024.
Les coûts des sociétés de transport ont fortement augmenté de 2021 à 2023. Au-delà de l’explosion des prix des carburants, tous les postes ont été touchés :
Sur l’année 2023, l’inflation TRM (hors carburant) a atteint 6,3 %. Elle est prévue à 6,8 % pour l’année 2024.
À cela s’ajoutent ces difficultés stratégiques et opérationnelles :
La rentabilité et la pérennité des entreprises de transport et d’envoi de colis sont donc menacées en raison de plusieurs facteurs de risque, principalement pour les raisons suivantes :
Même si les transporteurs de proximité et interurbains sont moins confrontés que les transporteurs internationaux aux risques de dumping social et autres taxes frontalières (Allemagne, Belgique), l’urgence de digitalisation est bien réelle. Il est plus que jamais nécessaire de maîtriser les coûts de fonctionnement et de renforcer ces processus clés, tels que les ressources humaines, l’informatisation et la productivité des opérations de transport.
Les informations qui nous remontent du terrain confirment ces observations :
Plusieurs stratégies sont à envisager pour tenter d’affronter cette période incertaine qui s’annonce pour 2024. Il est pertinent de les mettre en œuvre de façon associée. En effet, ces « chantiers » ne sont pas isolés, et c’est même souvent le Business Model global de ces entités qui est concerné.
Voici cinq stratégies (plus un bonus) à mettre en place pour faire face aux défis et développer son activité en 2024 :
En cette période difficile, privilégier les donneurs d’ordre solvables nous semble une première étape essentielle. La priorité devrait être accordée à ceux qui respectent les délais de paiement, annulent le moins de commandes ou à ceux avec lesquels on entretient de bonnes relations. Globalement, les « bons clients » répondent à ces critères, et les relations avec eux sont plus fluides. Cela permet de réduire les risques financiers, de mieux anticiper et d’optimiser ses ressources.
Explorer le domaine d’activité de vos clients idéaux est une autre stratégie à considérer. Il existe des niches très avantageuses, une fois que vous avez compris les spécificités du métier, les éléments de langage et obtenu les premières références. Cela nécessite une écoute attentive de vos clients. Quels sont leurs points de frustration, leurs préoccupations et les besoins de leurs propres clients ?
Il est bénéfique d’initier ces conversations riches en enseignements. Identifiez ces éléments et repérez les acteurs qui les partagent dans la zone géographique visée. Il est également plus probable que ces « bons clients » recommandent d’autres clients de la même catégorie.
Regrouper les zones de livraison de manière cohérente permet d’éviter un éloignement excessif entre ses différents clients. En analysant le centre de gravité des commandes et le nombre de commandes par zone ou région, les transporteurs de colis peuvent ainsi rationaliser leurs itinéraires et minimiser les coûts opérationnels par déplacement. À la clé, des kilomètres, du carburant, des émissions de CO2, du temps et des coûts salariaux économisés.
Les utilisateurs de la solution d’optimisation de tournées AntsRoute réalisent en moyenne 20 à 25% d’économies sur les kilomètres parcourus.
La bonne nouvelle est que cette optimisation ne nécessite pas de compétences techniques particulières pour obtenir des résultats. Un logiciel comme AntsRoute est simple à mettre en œuvre et à intégrer. Accessible dès 17 euros par mois et par véhicule, il permet la collecte et le contrôle des données utiles et vous aide à prendre des décisions face à un grand nombre de contraintes.
Un large choix d’options de paramétrage permet de s’adapter à votre environnement actuel pour une optimisation de tournées sans faille. Vous profitez du meilleur de l’automatisation (avec des algorithmes de programmation de tournées avancés) ainsi que de la personnalisation pour répondre aux besoins spécifiques de votre entreprise et de vos clients.
Il s’agit d’un levier essentiel pour améliorer son efficacité opérationnelle. L’enjeu consiste à collaborer étroitement avec ses clients et à établir des accords clairs sur les délais de livraison.
En tant que transporteur de colis, il ne s’agit pas uniquement de faire des promesses en termes de réactivité. Les délais doivent être considérés et discutés comme l’addition des contraintes liées aux processus internes et des attentes des clients finaux. Cela renforce la relation.
Les trois premières stratégies citées supposent cependant d’être en mesure de collecter des données sur les clients et tournées, de les analyser et de pouvoir les mettre à disposition de ses équipes.
La digitalisation nous semble un prérequis. Mais avec de simples listes Excel, il est parfois difficile de sauter le pas. L’intégration et l’actualisation des données n’est pas garantie.
C’est une des principales raisons pour laquelle nous avons développé notre logiciel d’optimisation de tournées. Nous souhaitions le rendre simple d’usage, pour aider les entreprises de transport à passer aisément le cap de la digitalisation.
Les petites et moyennes entreprises de transport ont besoin de solutions qui leur offrent une visibilité en temps réel sur leur activité, tout en optimisant leurs processus et en rationalisant leurs coûts. Les systèmes de gestion du transport (en anglais, Transport Management System ou TMS) sont maintenant à un stade de maturité où ils peuvent répondre à ces besoins.
Après seulement quelques jours d’activité, les transporteurs accèdent à des indicateurs clés depuis l’application AntsRoute. Il s’agit d’un ensemble de statistiques pertinentes sur les tournées ou interventions planifiées et réalisées :
Il est tout aussi important d’équilibrer chaque transaction client que de développer une cohérence forte dans votre portefeuille de clients et d’activités. C’est à ce niveau que vous pouvez évaluer l’alignement stratégique de vos actions quotidiennes. C’est sur ce fondement que se construit votre succès futur.
Ces analyses visuelles aident les sociétés de transport à mieux comprendre leurs facteurs de coûts et à rationaliser davantage leurs décisions :
En cette période compliquée où les marges et la visibilité des transporteurs s’amenuisent, ces informations jouent un rôle crucial pour augmenter sa rentabilité et sa longévité. Elles sont également déterminantes, pour améliorer sa relation avec ses clients, grâce à un suivi fiable de ses tournées.
Pour les transporteurs qui ne disposent pas de site web ou d’application de réservation, nous proposons aussi la mise en place d’un système de prise de rendez-vous en ligne personnalisable : vientchezvous.com.
Les responsables de tournées et d’interventions peuvent ainsi proposer à leurs clients réguliers de programmer en ligne un service ou une livraison à leur domicile. Ceux-ci font leur choix parmi les créneaux horaires disponibles, selon les disponibilités et l’emplacement géographique des livreurs au moment souhaité. Les transporteurs optimisent ainsi en amont leurs tournées, tout en facilitant la vie de leurs clients.
Comme vous pouvez le constater, l’optimisation et la digitalisation des tournées sont désormais à portée de clic des transporteurs et ne nécessitent aucune compétence technique.
D’après AntsRoute, développeur de logiciels logistiques, nos observations renforcent les conclusions de cet article. Des changements significatifs sont en cours et devraient s’intensifier en 2024.
Le secteur pourrait se diviser encore davantage : d’un côté, ceux qui favorisent la massification et les prix bas (qui augmenteront malgré tout), et de l’autre, ceux qui défendent des services différenciés, porteurs de valeur pour leurs clients. La personnalisation ne se limite plus uniquement à la rapidité de la livraison, mais concerne désormais l’optimisation de l’adéquation entre le coût, le délai et la qualité sur mesure de la livraison.
Les livraisons « vertes » vont donner naissance à de nouveaux équilibres entre les acteurs. Les entrepôts urbains et les Espaces Logistiques Urbains (ELU) vont modifier la répartition des responsabilités entre les opérateurs, en faveur d’une concentration sur quelques acteurs clés. On observe une concentration et une diversification des solutions de services, présentées comme différentes alternatives telles que les ELU, les points de retrait, les points relais, les consignes automatiques ou la livraison à domicile. Cela correspond à un système multi-canal et à des choix de mutualisation cohérents avec les stratégies du commerce en ligne.
Des alternatives et solutions toujours plus personnalisées qui pourraient être adaptées et déclinées en fonction des types de marchandises et donc des véhicules. Par exemple, les entrepôts urbains concernent des produits à plus forte valeur ajoutée tels que l’alimentaire, les vins et spiritueux ou les cosmétiques. Il s’agit de livraisons premium sur mesure qui peuvent être entièrement externalisées.
Outre la valeur des marchandises livrées, la valeur des données est essentielle : la planification des trajets, l’optimisation des itinéraires et des flottes, la prévision des commandes sont tous des aspects cruciaux. De la nécessité accrue de traçabilité et de transparence à de nouveaux apprentissages, soutenus par des systèmes d’intelligence artificielle, ces éléments jouent un rôle essentiel. Bien entendu, tout cela engendre de nouvelles manières de communiquer avec les clients du transport.
Pour tester notre logiciel de gestion de tournées de transport pendant 7 jours, il suffit de s’inscrire ici. L’essai est gratuit, sans engagement, et vous n’avez même pas à renseigner votre numéro de carte bleue.
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