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Logistique urbaine : comment relever le défi du dernier kilomètre ?

Publié le 21 avril 2022 • Lecture : 10 min read

Le dernier kilomètre, qui relie l’ultime surface d’entreposage au client final, constitue une problématique particulièrement complexe en zone urbaine. Ces trajets sont chers, stressants et difficiles à organiser pour les spécialistes de la logistique. Mais ils génèrent aussi beaucoup d’interrogations chez les habitants et les élus des grandes villes. Comment orchestrer ces différents flux à destination des particuliers et des professionnels sans faire exploser la pollution sonore et atmosphérique ?
AntsRoute a compilé pour vous 7 solutions opérationnelles, expérimentées en France ou à l’international, pour des livraisons moins chères et plus respectueuses de l’environnement.
Au menu : mutualisation des véhicules et des espaces logistiques, nouvelles modalités d’approvisionnement, ainsi qu’une bonne dose d’intelligence artificielle pour optimiser le tout !

Sommaire de l’article :

• Les 3 difficultés spécifiques de la livraison en ville
  1. L’accès aux centres-villes est de plus en plus difficile
  2. Livraison express : le consommateur vous attend au tournant
  3. Le dernier kilomètre en zone urbaine revient toujours plus cher
• 7 solutions pour optimiser vos livraisons en zone urbaine
  1. Développer des infrastructures logistiques en périphérie
  2. Déléguer le dernier kilomètre à un acteur spécialisé dans la logistique urbaine
  3. Mutualiser les espaces de stockage et les points de livraison
  4. Adopter un logiciel spécialisé d’optimisation des tournées
  5. Faire évoluer sa flotte au profit de véhicules plus écologiques
  6. Proposer des horaires de livraison élargis
  7. Maximiser le coefficient de remplissage des véhicules

Le dernier kilomètre constitue une problématique complexe en zone urbaine. Les professionnels de la logistique urbaine doivent gérer les transports sans faire exploser la pollution en ville. Grâce à la mutualisation des espaces logistiques et à l’intelligence artificielle, les transporteurs répondent à ce défi. Ils proposent des livraisons moins chères et plus respectueuses de l’environnement.

Les 3 difficultés spécifiques de la livraison en ville

L’accès aux centres-villes est de plus en plus difficile

Livrer des clients en milieu urbain n’a jamais été une sinécure :

• Stationnement anarchique ou insuffisant.
• Embouteillages à gogo.
• Ascenseurs minuscules ou escaliers interminables, etc.

De plus, depuis quelques années, les villes adoptent des mesures de plus en plus contraignantes pour limiter la pollution générée par le transport de marchandises. La montée en puissance des préoccupations environnementales, conjuguée à l’essor assez paradoxal des livraisons à domicile, ne leur laisse pas vraiment le choix.

À titre d’exemple, la Ville de Paris estimait en 2013 que la circulation de 1 véhicule sur 5 était due au transport de marchandises. Cela représentait déjà 1,5 million de mouvements (collectes et livraisons) chaque semaine… pour 2,2 millions d’habitants.

Or, la congestion routière s’est encore aggravée depuis.
Une étude prospective sur les enjeux de la livraison du dernier kilomètre chiffre ainsi à 19 % par an la hausse du nombre de colis liés à l’e-commerce, sous l’effet de la multiplication et de la fragmentation des achats.

Initié en 2015, le projet de Zones à faibles émissions (Zfe) à Paris a été renforcé à plusieurs reprises. Ce dispositif, qui a depuis inspiré près de 250 villes et métropoles européennes, impose des restrictions de circulation de plus en plus fortes aux véhicules jugés polluants, comme les camionnettes de livraison.
Ainsi, de nombreux véhicules diesel et à essence ne pourront plus franchir le périmètre délimité par l’autoroute A86 entre 8 h et 20 h… dès 2023 !

Livraison express : le consommateur vous attend au tournant

La promotion par Amazon de la livraison en 1 jour ouvré, gratuite pour les membres du programme Amazon Prime, avait déjà mis sous pression ses concurrents, plutôt habitués à des délais de 2 à 5 jours. Mais même cette livraison ultrarapide semble déjà dépassée !

Avec son offre Prime Now, qui promet une livraison en moins de 2 h à Paris et dans certaines villes de la petite couronne, Amazon a érigé l’ultrarapidité en nouveau standard. Le géant américain a beau avoir renoncé à cette offre sur l’alimentaire, une multitude de startups se sont engouffrées sur ce marché naissant : Gorillas, Flink, Cajoo, etc. Toutes ces enseignes se livrent une concurrence acharnée pour vous livrer nombre de produits alimentaires ou d’hygiène en moins de 15 min, dans un nombre toujours plus important de grandes villes.

La livraison ultrarapide représente une véritable prouesse logistique, dont la mise en œuvre est encore plus difficile depuis la fin du télétravail généralisé, puisqu’elle suppose la présence de l’acheteur à son domicile. Si on peut s’interroger sur la rentabilité à court terme de ces initiatives, ces entreprises érigent en nouveau modèle ce qu’Hervé Street, directeur général de Star-Service, appelle la livraison capricielle. Or, il est peu probable que les consommateurs qui ont goûté à ces services éclair acceptent de revenir en arrière.

Le dernier kilomètre en zone urbaine revient toujours plus cher

Les problèmes de circulation en ville, conjugués aux exigences croissantes du consommateur, renchérissent encore le coût économique et environnemental du dernier kilomètre. Alors que cette ultime étape représente généralement 20 % du coût total du transport, ce ratio peut monter à 50 % en ville en raison de multiples facteurs :

• Prix du foncier logistique nettement plus élevés.
• Temps et énergie perdus dans les embouteillages.
• Productivité plus faible des chauffeurs-livreurs, etc.

Pour les TPE et les PME qui représentent 80 % du marché, ce coût réel du transport est d’autant plus difficile à supporter qu’il est rarement facturé au consommateur final. De nombreux distributeurs choisissent en effet de le minorer, voire de le gommer.
Sur le plan commercial, ils ont bien raison, puisque les 3/4 des acheteurs annulent leur commande si les frais de livraison leur semblent trop élevés.
Mais d’un point de vue économique et environnemental, l’affaire se corse. Comme le soulignent pudiquement les experts dans l’étude prospective déjà citée, « si le coût de la livraison n’est plus une variable d’ajustement des choix, alors la demande pour une livraison des plus rapides devient infinie jusqu’à l’immédiateté ».
Autrement dit, si les transporteurs ne veulent pas voir ces nouvelles exigences engloutir leurs marges déjà faméliques, ils doivent trouver de façon urgente des solutions pour optimiser les livraisons en ville !

7 solutions pour optimiser vos livraisons en zone urbaine

Optimiser ses performances sur les livraisons en ville est une équation particulièrement complexe, et il n’existe pas de solution unique. Voici une sélection des meilleures pratiques des acteurs du secteur, à adapter en fonction de votre taille, de votre profil, ainsi que de la nature des marchandises livrées ou collectées.

Développer des infrastructures logistiques en périphérie

Pour contourner le problème de la rareté et du coût du foncier, de grands groupes privés développent des solutions de mutualisation des flux logistiques.
On voit ainsi éclore aux portes des agglomérations européennes des centres de distribution de toutes tailles :

• Des hôtels logistiques, comme celui inauguré à Paris par Sogaris, non loin de la porte de la Chapelle. Cet hôtel d’un nouveau genre abrite des espaces multimodaux, accessibles aussi en théorie aux trains. Pour assurer la viabilité du projet, Chapelle International accueille également des activités tertiaires et un datacenter.
• Des plateformes de cross-docking. L’objectif de ces hubs, situés en zone urbaine et périurbaine, est d’y entreposer les colis quelques jours ou quelques heures, avant de les dispatcher vers le client final.
• Des espaces logistiques de proximité de plus petite taille, comme des rez-de-chaussée commerciaux ou des parkings inoccupés. Ces zones se métamorphosent alors en quais de déchargement, durant les périodes de faible affluence ou de façon plus pérenne.

Au vu des enjeux, la plupart de ces centres de distribution urbains sont érigés dans le cadre d’appels à projet, en partenariat avec des structures publiques comme la Caisse des dépôts, les collectivités locales, l’ADEME, etc.

Déléguer le dernier kilomètre à un acteur spécialisé dans la logistique urbaine

À l’autre bout de la supply chain se développent en miroir le stockage et la livraison pour le compte d’autrui. Des professionnels dont la logistique n’est pas le cœur de métier, comme les e-commerçants par exemple, externalisent ces étapes à des acteurs spécialisés comme :

• Urby, une filiale de La Poste co-financée par la Banque des territoires.
• Star Service, qui structure désormais son offre autour de 4 marques distinctes, pour les colis et les courses du quotidien (Retail), les pièces automobiles (Automotive), la logistique alimentaire (Gourmet), ainsi que le secteur de la santé (Healthcare).
• Urban Hub, etc.

Tous ces groupes jouent sur la mutualisation et la concentration des moyens logistiques au plus près des consommateurs pour proposer des livraisons à la fois flexibles et économiques. Pour se démarquer dans les zones à faibles émissions, ils parient évidemment aussi sur une flotte plus vertueuse pour l’environnement.

Mutualiser les espaces de stockage et les points de livraison

Une autre forme d’optimisation très intéressante des flux, ce sont les micro-espaces dédiés au retrait des marchandises comme :

• Les points relais traditionnels, souvent gérés par des commerçants de proximité.
• Des consignes sécurisées, les lockers, à proximité de lieux très fréquentés comme les gares ou les bureaux de poste.
• Des drives piétons en centre-ville, etc.

Cette forme de mutualisation est doublement vertueuse. Non seulement elle permet de rationaliser l’utilisation du foncier en ville, mais elle limite également le nombre de véhicules en circulation, en évitant à chaque fois des centaines de livraisons à domicile.

Adopter un logiciel spécialisé d’optimisation des tournées

Si vous souhaitez continuer à assurer la gestion des livraisons en propre, l’utilisation d’un logiciel d’optimisation de tournées est quasiment incontournable. Ces solutions, qui s’appuient toutes sur l’intelligence artificielle, calculent le trajet optimal pour livrer vos clients où qu’ils se trouvent, en tenant compte de multiples contraintes :

• Restrictions d’accès en centre-ville.
• Difficultés de circulation récurrentes ou occasionnelles.
• Contraintes liées à certaines marchandises comme les produits frais ou volumineux.
• Créneaux horaires de livraison souhaités par les clients.
• Motorisation de chacun des véhicules de votre flotte, etc.

Certaines applications d’optimisation de tournées comme AntsRoute incluent également des fonctionnalités supplémentaires très utiles pour améliorer la gestion du dernier kilomètre comme :

• L’envoi de mails ou de SMS aux clients pour leur confirmer ou leur rappeler un créneau de passage.
• La géolocalisation du livreur en temps réel.
• La gestion et l’archivage des preuves de livraison électroniques, etc.

Faire évoluer sa flotte au profit de véhicules plus écologiques

Il devient aussi urgent de sortir du tout camion en pratiquant au maximum le report modal, au profit de solutions de livraison plus écologiques :

• Véhicules utilitaires légers fonctionnant à l’électricité, au GNV ou au biogaz.
• Scooters.
• Trottinettes.
• Triporteurs et vélos électriques, classiques ou cargos, en centre-ville.
• Barges de distribution, comme celles affrétées par Vert chez Vous ou Franprix sur la Seine.
• Et même des drones !

L’utilisation de ces véhicules, indispensable pour contourner les contraintes des zones à faibles émissions, est également bénéfique sur le plan commercial. Saviez-vous que près des 3/4 des Français se déclarent prêts à accepter un délai plus long pour privilégier les modes de transport neutres en carbone ?

Proposer des horaires de livraison élargis

Les embouteillages représentent un coût exorbitant pour les professionnels de la logistique, mais aussi pour la planète. Un trajet dans les bouchons consomme 2 fois plus de carburant et génère 16 fois plus de gaz à effet de serre que lorsque le trafic est fluide. Différentes expérimentations conduites à l’international fournissent des pistes intéressantes pour améliorer ce bilan carbone calamiteux.

Les Pays-Bas ont par exemple testé les livraisons nocturnes par des camions labellisés PIEK (« pic » en néerlandais). Pour encourager les trajets aux heures creuses tout en jugulant la pollution sonore, ce pays a autorisé la circulation de véhicules dont les pointes de bruit sont limitées en fonction du créneau horaire. Les nuisances sonores sont ainsi plafonnées à 65 décibels pour toute opération de chargement et de déchargement effectuée entre 19 h et 23 h.

En France, des collectivités comme le Grand Paris ou Bordeaux Métropole expérimentent également avec succès les livraisons en horaires décalés, tôt le matin, en soirée, ou même en pleine nuit. Et les résultats sont concluants, puisqu’une seule livraison nocturne avec un véhicule de 26 T au lieu de plusieurs de 7,5 T permet d’économiser jusqu’à 38 % d’émissions polluantes !

Maximiser le coefficient de remplissage des véhicules

Une autre piste très rentable en matière de logistique urbaine durable vise à rationaliser le remplissage des véhicules.
Pour cela, la première solution à mettre en place consiste à maximiser le chargement des véhicules à l’aide d’un logiciel de gestion de tournées. AntsRoute détermine par exemple le meilleur parcours pour chacun des engins de votre flotte en fonction de sa contenance maximale.

Cependant, tous les professionnels du transport se heurtent encore à l’épineux problème des colis difficiles à empiler ou remplis… de vide ! Pour mettre enfin un terme à cette absurdité écologique, des entreprises expérimentent des solutions au cas par cas pour rationaliser l’utilisation des contenants :

• Certains transporteurs privilégient désormais des contenants réutilisables comme les bacs ou les rolls, qui peuvent être partagés entre plusieurs clients.
• DHL a mis au point des conteneurs modulaires d’un mètre cube précisément, pouvant facilement passer d’une remorque à un quadricycle à assistance électrique, le Cubicycle.
• La Poste travaille sur des emballages écoconçus, qui prennent moins de place dans les véhicules tout en se glissant aisément dans les boîtes aux lettres, etc.

Pour comprendre comment certains de nos clients comme Marmelade ou Delivening ont optimisé leurs livraisons en zone urbaine grâce à notre logiciel, découvrez ici leurs témoignages.