Blog > Santé à domicile
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Publié le 3 février 2022 • Lecture : 6 min read
En France, le secteur de la santé à domicile emploie environ 30 000 salariés, dont plusieurs milliers de médecins, d’infirmiers et de pharmaciens. Mais ce marché, jusque-là en forte croissance, se retrouve pris en étau. Entreprises et associations doivent trouver rapidement des solutions nouvelles pour faire face aux baisses tarifaires imposées par la Sécurité Sociale, au risque d’y laisser leur rentabilité.
Alors que la colère monte chez de nombreux prestataires, comment préserver l’avenir de la profession tout en répondant aux exigences toujours plus grandes des patients et des pouvoirs publics ?
Sommaire de l’article :
Pour les Prestataires de Santé à Domicile (PSAD), le paradoxe est amer. Alors qu’en 10 ans, le nombre de patients pris en charge est passé de 800 000 à 2,5 millions, le budget par malade a baissé de 30 % dans le même temps.
En l’espace de quelques mois seulement, les « coups de rabot » se sont multipliés, mettant les professionnels du secteur en alerte :
Les prestataires de santé à domicile perçoivent d’autant plus mal ces mesures qu’ils ont joué un rôle essentiel durant la crise du coronavirus. Souvent considérés comme des professionnels de la deuxième ligne, ils ont pourtant aidé l’hôpital à tenir debout, grâce notamment à l’oxygénothérapie à domicile.
Une étude rétrospective conduite par l’AP-HP a ainsi démontré l’efficacité du dispositif COVIDOM, « un circuit de sortie d’hospitalisation sous oxygénothérapie avec monitoring à distance par un saturomètre ». D’après l’AP-HP elle-même, ce dispositif était un très bon calcul, puisque la prise en charge de 381 patients a permis d’éviter 7005 journées d’hospitalisation !
Or, on sait qu’à l’échelle de tout le territoire, les PSAD ont accompagné quelque 60 000 patients touchés par des difficultés respiratoires à la suite d’une infection au COVID-19. En extrapolant ces chiffres, cela signifierait donc que l’oxygénothérapie à domicile, assortie de mesures adaptées, a permis d’économiser plus de 1 million de journées d’hospitalisation…
L’économie est d’autant plus importante que d’après les calculs de Charles-Henri des Villettes, président de Air Liquide Healthcare, la dispensation d’oxygène à domicile coûte 100 euros par semaine, contre 1000 euros par jour dans le cadre d’une hospitalisation classique.
Au vu de ces chiffres, on comprend mieux le sentiment d’injustice éprouvé par les professionnels de la santé à domicile. Toutes les recommandations des autorités sanitaires vont dans le sens d’une réduction des durées moyennes de séjour à l’hôpital. Et pourtant, à l’heure du virage ambulatoire et domiciliaire, les PSAD ont l’impression d’être relégués sur les bas-côtés !
La réalité statistique est cependant plus complexe, en raison à la fois de l’augmentation du nombre de soins à domicile et du vieillissement de la population. En 2020, les prestataires de santé à domicile se partageaient un marché en forte hausse, dont le chiffre d’affaires a presque doublé en 10 ans. Ce segment du home care, qui représente plus de 3,3 milliards d’euros, reste très rentable, avec une marge d’exploitation moyenne supérieure à 17 %.
Mais ces chiffres assez flatteurs renvoient à des réalités sur le terrain très contrastées. Entre les acteurs associatifs, les PME locales et les leaders du marché qui se développent à coups de croissance externe, les enjeux ne sont pas tout à fait les mêmes. La rentabilité varie également beaucoup selon la zone géographique d’implantation. Certains prestataires intervenant dans des zones périurbaines ou rurales sont par exemple soumis à des contraintes très fortes en matière de mobilité et de maillage territorial, avec des services qui doivent pouvoir être mobilisés en moins de 4 h.
Seul le sentiment de relégation par les pouvoirs publics est lui ressenti de la même façon à tous les échelons !
Pour l’instant, sont prises en charge les prestations médico-techniques suivantes :
Pour augmenter leurs revenus, certains acteurs cherchent à étendre leur champ de compétences vers des secteurs comme :
Pour améliorer la qualité des services rendus aux patients tout en préservant les finances publiques et les marges, la Fédération des PSAD préconise également une « régulation à la performance ». L’idée, sur des pathologies comme l’apnée du sommeil ou le diabète par exemple, serait d’intéresser financièrement les professionnels à la réussite du traitement :
Plusieurs pistes s’offrent aux professionnels pour optimiser leur rentabilité et gagner en efficience grâce aux outils numériques :
Vous voulez mieux comprendre comment notre logiciel aide les PSAD à optimiser l’aspect logistique de leur activité ? Nous vous invitons à découvrir les témoignages de Help Air à Domicile et du GIE Aptitude.
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