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12 novembre 2020 | 12 min read
Aujourd’hui, une chaîne d’approvisionnement peut s’étendre sur une zone géographique très vaste et contenir une multitude d’acteurs, allant des fournisseurs de matières premières aux clients de notre client, en passant par les sous-traitants ainsi que les transporteurs. La communication entre ces acteurs est difficile à mettre en place, et plus encore à maintenir, sans l’aide des nouvelles technologies.
Depuis quelques mois, nous sommes confrontés à la crise sanitaire du COVID-19 qui révèle cette fragilité de la chaîne d’approvisionnement traditionnelle avec l’arrêt de certaines chaînes de production, la fluctuation du coût des matières premières et la fermeture des frontières. En 2020, plus que jamais, de nombreux industriels ont pris conscience de l’importance de la mise à disposition de données actualisées en temps réel pour l’ensemble de la chaîne afin d’éviter toute rupture.
Mais concrètement, comment assurer une circulation des données en temps réel tout au long de la chaîne d’approvisionnement ? Quelles solutions permettent d’optimiser les flux d’un produit tout au long de la chaîne pour assurer une mise à disposition rapide auprès du client ? Voici les questions auxquelles nous allons apporter des réponses dans cet article.
Une chaîne d’approvisionnement, ‘supply chain’ en anglais, désigne un ensemble d’acteurs qui contribuent à la production d’une marchandise. Au début de cette chaîne d’approvisionnement, nous retrouvons les fournisseurs de matières premières qui permettent de fabriquer des marchandises. La supply chain ne s’arrête pas là puisqu’elle inclut également de nombreux autres domaines : approvisionnement, stockage, manutention des marchandises, préparation des commandes, relation avec les fournisseurs, sous-traitants, transporteurs et consommateurs.
Les principaux domaines qui constituent la chaîne d’approvisionnement :
A première vue, ces domaines semblent avoir une fonction parfaitement indépendante, mais qu’en est-il réellement ? Et bien l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement ne peut être atteinte sans une étroite collaboration entre ces différents domaines. Les entreprises qui parviennent à maîtriser cette interdépendance sont celles qui sont aujourd’hui les plus compétitives.
Vous l’aurez donc compris, l’entreprise fait partie d’un ‘réseau’ constitué de fournisseurs, transporteurs, sous-traitants et consommateurs. Mais cette interdépendance entre les acteurs constitue également un risque pour la chaîne d’approvisionnement. En effet, de nombreux incidents peuvent apparaître tout au long de la chaîne d’approvisionnement et impacter l’ensemble des domaines.
Par exemple, un camion qui prend du retard en raison du trafic perturbé, une grève des transporteurs, un camion qui ne parvient pas à charger la totalité des marchandises ou un client absent, sont autant d’incidents qui peuvent surgir au moment du transport et qui auront également un impact sur le service clientèle car des clients pourront être mécontents en raison du retard dans les délais de livraison. C’est pourquoi, le digitalisation de la supply chain doit être au coeur de la stratégie des entreprises qui souhaitent gagner en efficacité.
En tant que gestionnaire de la chaîne d’approvisionnement, votre objectif est d’optimiser les flux d’un produit tout au long de son cycle de vie pour le mettre à disposition du client le plus rapidement possible et de façon efficace pour assurer la rentabilité de chacun des processus. Cette objectif est atteignable uniquement pour les chaînes d’approvisionnement dont les acteurs sont intégrés avec une circulation de l’information. Pour atteindre de meilleurs niveaux d’interaction, accroître la transparence entre ces fonctions et améliorer les niveaux de service, les entreprises doivent envisager la numérisation (ou digitalisation de la supply chain).
En 2017, la société de conseil McKinsey réalise une étude sur la digitalisation au sein de différents domaines d’activité. Cette étude révèle que peu d’entreprises ont exploité le potentiel offert par les nouvelles technologies numériques pour améliorer les performances de leur chaîne d’approvisionnement. Le niveau de digitalisation de la supply chain est le plus bas des cinq domaines étudiés, avec un niveau de numérisation de 43 %. Par ailleurs, seulement 2 % des cadres interrogés ont déclaré que la chaîne d’approvisionnement était au centre de leur stratégie de numérisation.
La chaîne d’approvisionnement traditionnelle est souvent fragilisée par le manque d’information. C’est pourquoi, mettre en place une stratégie de digitalisation avec un échange d’informations en quasi temps-réel est nécessaire pour rendre efficace la supply chain. Finalement, c’est la transmission de l’information de façon instantanée qui constitue un point de rupture entre supply chain traditionnelle et supply chain 4.0.
L’objectif principal de la chaîne d’approvisionnement digitale est d’améliorer la visibilité, c’est-à-dire de permettre l’accès aux informations fiables et actualisées pour l’ensemble des domaines qui constituent cette supply chain. Atteindre cette transparence entre les acteurs n’est pas chose facile. Mais dès que vous atteignez cet objectif, les gains peuvent être importants pour votre entreprise. Concrètement, la digitalisation de la supply chain signifie plus de rapidité et moins de coûts.
La transformation digitale de la chaîne d’approvisionnement est une des conséquences du développement de l’informatique et repose sur le déploiement de nombreuses technologies numériques : analyse prédictive, cloud-computing, impression 3D, robotique, internet des objets et bien d’autres que nous allons détailler ci-dessous. L’objectif ultime de la digitalisation est de relier les domaines énumérés précédemment en une seule chaîne d’approvisionnement mondiale totalement intégrée.
En 2020, le phénomène Big Data est plus que jamais une réalité. L’explosion du volume de données issues de l’informatique, de la téléphonie ou des objets connectés représente un grand intérêt pour les entreprises qui souhaitent gagner en efficacité. Mieux encore, ce traitement des données n’est pas réservé uniquement au domaine du marketing !
Au-delà des enjeux marketing, l’analyse des données permet d’éviter des ruptures de stocks, d’anticiper des opportunités commerciales ou de réduire les coûts opérationnels associés au transport.
Par exemple, accéder en temps-réel à des données, telles que le prix de vente des matières premières, les fluctuations boursières, l’augmentation ou la diminution de la demande ou encore les pénuries de matières premières, permet de prendre les bonnes décisions, au moment adéquat et ainsi éviter les éventuelles ruptures de stocks. Par ailleurs, l’analyse des données liées aux conditions de circulation, à la géolocalisation des véhicules ou aux adresses de mise à disposition des marchandises permet de gérer de façon optimale les opérations de livraison et ainsi respecter les délais.
L’exploitation de la quantité incroyable de données issues du Big Data permet aux entreprises de mettre au point des solutions d’analyse avancées des indicateurs pour anticiper des besoins futurs et prendre de meilleures décisions tout au long de la chaîne d’approvisionnement.
Concrètement, comment l’analyse prédictive révolutionne la chaîne d’approvisionnement ? Elle associe l’exploitation des données internes (historique des ventes, état des machines industrielles, traffic en temps réel sur une page du site internet) et des données externes (tendances du marché, conditions de trafic en temps réel, crises politiques). C’est l’analyse combinée de ces données qui permet de mettre au point une analyse prédictive qui aboutit à une meilleure prise de décision.
L’analyse prédictive peut notamment être utilisée pour les domaines suivants :
Par exemple, un gestionnaire de la chaîne d’approvisionnement informé quasiment en temps-réel d’un prochain changement de la demande peut réagir de façon instantanée. Il peut avoir un aperçu de l’impact sur l’approvisionnement des matières premières, sur les stocks de marchandises, sur la capacité à répondre à cette demande croissante et prendre rapidement des décisions stratégiques adaptées.
Depuis quelques années, nous pouvons observer une augmentation du nombre de solutions proposées en mode SaaS, c’est-à-dire accessibles directement via internet. Ces solutions couvrent désormais l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement : logiciel de gestion des stocks (Warehouse Management System), outil de planification logistique (Advanced Planning System), logiciel d’optimisation de tournées.
Les avantages du cloud par rapport à un système logiciel directement installé sur le réseau local de l’entreprise :
Le cloud computing permet une gestion de la chaîne d’approvisionnement à 360 degrés grâce à des plateformes collaboratives. En effet, des web-services offrent la possibilité de communiquer avec des technologies hétérogènes : ERP, applications, CRM, intranets, etc. L’information est ainsi distribuée en temps réel aux acteurs des différents domaines : fournisseurs, sous-traitants, transporteurs et clients.
A titre d’exemple, il existe aujourd’hui une multitude de plateformes dans le domaine de la distribution. La première qui vous vient à l’esprit est probablement la suivante : un logiciel de transport ou Transport Management System (TMS). Mais le cloud-computing a permis le développement de nouvelles solutions encore plus performantes.
Aujourd’hui, des solutions d’optimisation de tournées permettent de rendre cette étape de distribution plus efficace grâce à des algorithmes de pointe. Ces logiciels permettent notamment de maximiser le remplissage des véhicules pour éviter les transports à vide tout en répondant aux attentes des consommateurs à travers le respect de l’ETA. Ces outils s’adressent généralement aux professionnels qui disposent de leur propre flotte de véhicules. Sachez tout de même qu’il existe des solutions d’optimisation de tournées qui sont connectées à des bourses de fret, permettant ainsi de déléguer l’organisation des livraisons à un transporteur local qui est déjà équipé avec cette solution.
La plateforme d’optimisation de tournées proposée par AntsRoute.
La plupart des acteurs de la chaîne logistique s’accordent à dire que le développement des objets connectés va révolutionner la chaîne d’approvisionnement telle que nous la connaissons aujourd’hui. L’IoT (« Internet of Things », en anglais), étroitement lié au phénomène Big Data, est de plus en plus populaire auprès des gestionnaires de la chaîne d’approvisionnement.
Les données transmises en temps réel par les différents appareils donnent une meilleure connaissance sur les flux de marchandises, offrant ainsi de nombreux avantages stratégiques : visibilité sur les stocks, réduction des coûts d’approvisionnement, amélioration de la satisfaction client, respect des délais et des réglementations. Aujourd’hui, il existe plusieurs innovations qui permettent une transmission des données en temps réel.
Prenons l’exemple de l’identification par radiofréquence, ou « Radio Frequency Identification » en anglais. Un système de radio-identification permet de sauvegarder et de récupérer des données à distance. Le système est composé de deux éléments qui communiquent entre eux. Une étiquette RFID, ou « RFID tag » en anglais, est placé sur l’objet à identifier et permet une lecture à plusieurs mètres, voire à des dizaines de mètres, via un (ou des) lecteur(s) RFID. Un simple transfert d’énergie électromagnétique active ce système.
En d’autres termes, un lecteur RFID, équipé d’une antenne, émet un signal radio afin d’activer l’étiquette RFID, qui transmet alors un ensemble de données. Cette technologie révolutionnaire permet de suivre dans un premier temps les articles au sein des usines et des entrepôts, puis tout au long du processus de distribution.
Par ailleurs, des capteurs intelligents positionnés sur des équipements permettent de collecter une multitude de données qui sont analysées en temps réel afin de déclencher des actions automatisées. Par exemple, lorsqu’un capteur, positionné sur une machine industrielle, détecte une anomalie, une action permettant de commander une pièce détachée de rechange est automatiquement déclenchée. L’objectif est simple : éviter une panne coûteuse.
L’utilisation des capteurs ne s’arrête pas aux portes de l’usine et de l’entrepôt. Des capteurs sont également placés sur des marchandises afin de mesurer la température, les vibrations et le taux d’humidité lorsqu’elles se déplacent dans un camion ou un avion, mais également lorsqu’elles traversent les océans sur un bateau cargo.
Elle est devenue incontournable au cours des dernières années. Une étude réalisée en 2014 par le cabinet d’audit PwC, révèle que 22% des industriels aux Etats-Unis estimaient que l’impression 3D aboutirait à une restructuration de la chaîne d’approvisionnement. L’impression 3D suscite de nombreux intérêts en raison des avantages proposés : production relocalisées en interne, stocks maîtrisés, création de prototypes avant l’industrialisation de la production, etc.
Prenons l’exemple des pièces détachées. La demande pour les pièces de rechange est ponctuelle et particulièrement irrégulière car on ne sait jamais vraiment quand une machine industrielle va tomber en panne. Les industriels maintiennent donc des stocks considérables de pièces de rechange dans les entrepôts. Et bien entendu, le coût d’entreposage est conséquent pour les entreprises. La digitalisation de la supply chain va tout d’abord permettre de prévenir les éventuels pannes sur les machines grâce aux capteurs mentionnés précédemment.
Mais ce n’est pas tout ! C’est ici qu’intervient l’impression 3D. La technologie permet de réaliser rapidement ces pièces de rechange en interne à l’aide des modèles numériques à tout moment en fonction des besoins. Vous l’aurez donc compris, les stocks ne sont plus physiques mais numériques. Et cela signifie : une réduction spectaculaire des coûts liés à l’entreposage des pièces de rechange. En effet, l’entreposage est particulièrement coûteux car il nécessite une main-d’oeuvre importante avec un nombre élevé d’erreurs possibles.
L’engouement pour l’impression 3D s’est confirmé pendant la crise sanitaire du covid-19. Les entreprises estiment que l’impression 3D permet de surmonter les retards dans la chaîne d’approvisionnement en raison de la fermeture des frontières. Il ne fait désormais plus aucun doute que cette technologie devrait continuer à révolutionner la supply chain au cours des prochaines années.
Depuis de nombreuses années, les industriels ont recours à l’utilisation des robots dans le domaine de la fabrication. Avec la digitalisation de la supply chain, la robotique est encore plus présente dans l’industrie. L’idée de robots qui travaillent côte à côte avec l’homme n’est plus du domaine de la science-fiction. Les robots autonomes occupent désormais une place importante dans l’industrie. Ils constituent une aide précieuse dans la réalisation des tâches les plus pénibles de la chaîne d’approvisionnement. Ils permettent non seulement d’améliorer la productivité, mais également de répondre plus rapidement aux besoins des clients. Et concrètement, comment faire collaborer les robots et les Hommes ? La réponse est simple : faire appel à des salariés pour réaliser des tâches à forte valeur ajoutée et déléguer les autres aux robots.
Aujourd’hui, la robotique est présente à chaque étape de la chaîne d’approvisionnement, mais révolutionne tout particulièrement le domaine de l’entreposage. Un chose est sûre : l’entrepôt de l’industrie 4.0 n’aura plus rien à voir avec celui que nous connaissions jusqu’à présent. Les robots préparateurs de commandes sont aujourd’hui les plus répandus dans les entrepôts connectés. Ils collaborent avec les préparateurs pour la réalisation de nombreuses tâches : picking des marchandises, transport des marchandises lourdes, colisage, expédition des commandes, etc. Finalement, le robot ne remplace par l’être humain, il vient simplement lui apporter une aide pour limiter la pénibilité de certaines tâches.
Certaines entreprises vont encore plus loin dans l’utilisation de la robotique. Par exemple, les chariots traditionnels sont remplacés par des transstockeurs automatisés qui permettent de stocker des marchandises sur plusieurs mètres de hauteur. Ces robots sont particulièrement rapide et efficace dans la réalisation des tâches d’entreposage. Ils permettent ainsi d’augmenter la productivité dans les étapes de stockage et de picking.
Bien qu’un robot soit autonome, il est tout de même nécessaire de lui donner des consignes. Et quels sont les systèmes informatiques qui permettent de coordonner les robots ? Et bien, ils sont nombreux. Mais ce sont principalement les solutions SaaS qui se démarquent. Les entreprises peuvent utiliser des logiciels SaaS dans différents domaines et peut importe leur taille.
La robotique devrait se renforcer dans le domaine de la livraison. Les robots de livraison sans pilote et les drones seront la grande tendance de l’industrie du futur. Ce concept de livraison de colis par drone est déjà une réalité pour certains industriels.
Par exemple, Amazon, DHL et UPS réalisent déjà des essais pour proposer des services de livraison par drones. Par ailleurs, la société Plus.AI est parvenue à faire circuler un camion de livraison autonome sur 4 500 km aux Etats-Unis. Une prouesse technique notamment rendue possible grâce à l’utilisation d’un grand nombre de capteurs.
L’augmentation des ventes en ligne, intensifiées par la crise du covid-19, devrait renforcer le développement de ces technologies. Et finalement, quels seront les bénéfices pour l’entreprise ? Une réduction des coûts opérationnels liés à la livraison du dernier kilomètre qui constitue aujourd’hui l’étape la plus coûteuse.
Toutes ces technologies, qu’elles soient utilisées ensemble ou individuellement, présentent un fort potentiel pour accroître l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement.
Par exemple, l’internet des objets permet de mettre au point des capteurs intelligents qui seront placés sur des machines industrielles. Ces capteurs remontent en temps réel des informations que permettent de prévenir une éventuelle panne. Lorsqu’une anomalie est détectée, les imprimantes 3D se chargent de fabriquer les pièces de rechanges en un temps record grâce aux modèles numériques. Finalement, les robots autonomes et pilotés par des solutions SaaS, se chargent de récupérer les pièces et d’effectuer le remplacement.
Pour conclure, combiner ces outils permet d’obtenir des résultats incroyables et nous en sommes encore qu’au début de la transformation digitale de la chaîne d’approvisionnement. Le futur devrait encore nous offrir de belles prouesses technologiques.
Digitaliser sa chaîne d’approvisionnement est un processus long et coûteux, mais cela en vaut vraiment la peine. Il s’agit incontestablement de la prochaine étape que vous devrez nécessairement franchir pour rester compétitif sur votre marché. La digitalisation de la supply chain n’est pas toujours facile, mais vous pourrez rapidement en mesurer les avantages.
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