Blog > Livraison du dernier kilomètre
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Publié le 4 juillet 2022 • Lecture : 9 min read
La problématique des transports et de la gestion de l’espace public à Paris était déjà fort complexe, et la crise sanitaire n’a rien arrangé. Dans le « monde d’après », les services de livraison et d’intervention à domicile sont de plus en plus prisés, et la congestion ne fait que s’aggraver.
Le 16 juin dernier, Emmanuel Grégoire, premier adjoint d’Anne Hidalgo en charge de l’urbanisme, et David Belliard, adjoint aux transports et à la mobilité, ont donc dévoilé leur stratégie 2022-2026 pour répondre aux enjeux de la logistique à Paris.
Tous les professionnels sont mis à contribution, dans le transport de marchandises bien sûr, mais aussi dans le secteur du bâtiment, de la restauration, de la santé, etc.
Que faut-il retenir des solutions et des projets annoncés, et surtout, comment s’y adapter sans mettre son entreprise en danger ?
Sommaire de l’article :
Pour répondre aux défis de la logistique urbaine à Paris, les professionnels du transport se réinventent. L’anticipation des réformes et l’adoption d’outils techniques permettent de rester compétitifs dans l’environnement dynamique de la capitale. C’est l’assurance d’une meilleure gestion des flux logistiques et d’une efficacité accrue.
Comme le souligne pudiquement la Ville de Paris dans son communiqué de presse, « les espaces de stationnement et de livraison connaissent une pression croissante », plus forte encore depuis 2 ans. Les chiffres du seul transport de marchandises sont éloquents : 500 000 colis sont livrés chaque jour pour 2 millions de Parisiens, soit 1 colis pour 4 habitants.
La municipalité a pourtant annoncé en 2021 la suppression de 60 000 des 135 000 places de stationnement actuellement occupées par des engins motorisés !
En récupérant quelque 60 hectares aujourd’hui accaparés par des parkings, la Ville de Paris entend multiplier les espaces végétalisés, les pistes cyclables, mais aussi les emplacements réservés aux véhicules de livraison et aux vélos-cargos. Dans le cadre de ce nouveau partage de l’espace public, les élus annoncent :
L’objectif de ces mesures est clair : dissuader au maximum les Parisiens de posséder et de garer un véhicule personnel dans l’espace public.
L’autre changement majeur concerne les motos et les scooters. Dès le 1er septembre 2022, le stationnement devient payant en surface pour les 2-roues à moteur thermique.
Pour bénéficier d’un tarif préférentiel, les professionnels – et a fortiori ceux qui circulent en 2-roues motorisé – ont tout intérêt à souscrire dès aujourd’hui aux offres réservées aux entreprises de la région Île-de-France. Différents avantages sont prévus pour :
💡 Depuis le 27 juin, vous pouvez réserver votre droit de stationnement professionnel sur cette page.
Pour inciter les particuliers comme les professionnels à s’équiper de véhicules moins polluants, Paris avait été l’une des premières villes européennes à instaurer dès 2015 des Zones à Faibles Émissions (ZFE), assorties d’aides à la conversion.
Ainsi, depuis le 1er juin 2021, les véhicules non classés ou classés Crit’Air 4 et 5 ne peuvent plus circuler dans l’ensemble du périmètre délimité par l’autoroute A86. Cette interdiction s’applique en semaine de 8 h à 20 h pour la plupart des véhicules, et même le week-end pour les bus, cars et poids lourds entrant dans ces catégories.
Au fil des années, cette politique devient de plus en plus restrictive. Début 2023, ces restrictions de circulation s’étendent aux vignettes Crit’Air de catégorie 3, puis aux Crit’Air de catégorie 2 à partir de janvier 2024.
Toujours à partir de 2024, la municipalité prévoit la création d’une Zone à Trafic Limité (ZTL), dite Zone Apaisée, dans tout l’arrondissement Paris centre, ainsi que dans la partie des 5e, 6e et 7e arrondissements située au nord du boulevard Saint-Germain. Dans toute cette zone, la circulation devrait être limitée au trafic de destination – par opposition au trafic de transit. Seules certaines catégories de véhicules dûment identifiés, les vélos et les trottinettes auront encore le droit de traverser le centre de Paris sans s’y arrêter.
Pour inciter les professionnels à réduire leurs émissions de gaz à effets de serre, les élus ont d’ores et déjà acté que le stationnement sera gratuit pour tous ceux utilisant un véhicule propre. Peuvent bénéficier de cette offre, à condition d’avoir suivi la procédure imposée, les véhicules :
La Ville de Paris a également communiqué en mai 2023 les nouvelles aides aux professionnels pour l’acquisition d’un véhicule plus écologique.
Si vous effectuez des livraisons ou des interventions en compte propre, une autre solution très efficace pour améliorer vos performances logistiques en zone urbaine consiste à adopter un logiciel d’optimisation de tournées. Un outil comme AntsRoute joue sur plusieurs leviers pour limiter en même temps le nombre de véhicules en circulation et les kilomètres parcourus :
Le développement de l’e-commerce à vitesse grand V entraîne une explosion du nombre de livraisons à domicile peu compatible avec les exigences de la transition écologique. Pour tenter de résoudre cette insoluble équation, la Ville de Paris encourage la mise en œuvre d’infrastructures innovantes comme des hôtels logistiques urbains.
Mais, loin d’être réservées aux acteurs les plus importants de la supply chain, ces expérimentations concernent en réalité toutes les entreprises, jusqu’aux plus petits e-commerçants.
À l’autre bout de la chaîne, certaines entreprises ont en effet intérêt à déléguer tout ou partie de leurs flux de marchandises à des acteurs spécialisés dans la livraison écologique à Paris. Ces nouveaux intermédiaires centralisent les colis de leurs clients dans des hubs multimodaux situés en ville ou en périphérie, avant de parcourir le dernier kilomètre en vélo cargo, en voiture électrique, dans un camion au gaz naturel, etc. Parmi ces prestataires, on peut citer :
Rapprocher les lieux de stockage des lieux de consommation constitue une étape incontournable pour atteindre l’objectif « zéro émission de carbone ». Malheureusement, le coût exorbitant du foncier à Paris rend la rentabilité économique de ces modèles écologiquement plus vertueux très incertaine. À Paris, seul 1 % des surfaces immobilières est consacré à des activités logistiques !
C’est pourquoi la Ville de Paris développe la plupart des projets innovants conduits sur son territoire en partenariat avec la Sogaris. Cette société d’économie mixte compte en effet parmi ses actionnaires la Ville elle-même, la Caisse des Dépôts, plusieurs départements franciliens, ainsi que la Métropole du Grand Paris.
Dans le cadre de sa stratégie « moins de camions, moins de pollution, moins de congestion », la Sogaris a d’ores et déjà permis à une dizaine de sites de voir le jour, la plateforme logistique de Rungis étant la plus célèbre. La Sogaris est aussi à l’origine de réalisations plus récentes :
Plusieurs autres projets en sont encore au stade de l’étude ou des travaux :
La Sogaris teste également le concept de micro-hubs avec Ecolotrans et Olvo, la coopérative parisienne spécialisée dans le transport en vélo-cargo. Ces modules en bois, aménagés dans l’espace public, accueillent des caissons de marchandises récupérées ensuite par des livreurs à vélo.
L’expérimentation sur ces 2 premiers sites doit durer 1 an.
La stratégie des élus en matière de logistique urbaine passe enfin par la diminution du trafic routier « thermique » au profit d’autres modes de transport plus silencieux ou plus écologiques.
… ou, pour le dire plus simplement, la livraison à vélo. Pour encourager les entreprises à privilégier ce mode de transport et faciliter la vie des livreurs, les élus entendent :
Pratiquées depuis plusieurs années aux Pays-Bays, les livraisons silencieuses tôt le matin ou en fin de soirée ont fait l’objet d’une expérimentation conduite avec succès dans le XIIIe arrondissement. Cette pratique permettrait une réduction de 8 % des gaz à effets de serre, mais surtout une nette diminution de la congestion urbaine.
En parallèle, la Ville de Paris entend bien renforcer le fret fluvial, en synergie avec la Métropole du Grand Paris. Le 7 avril 2022, la Métropole a ainsi lancé un Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) pour développer la logistique fluviale sur l’axe de la Seine, en partenariat notamment avec les Voies Navigables de France et Haropa Port, l’établissement en charge de la gestion de 70 ports en Île-de-France. Dans un premier temps, la voie fluviale devrait surtout être utilisée pour le transport des matériaux de construction et des déchets de chantier.
Pour encourager le report modal vers la Seine, les services de la Ville de Paris sont également en train d’élaborer une charte Chantiers durables à faibles nuisances.
Vous souhaitez comprendre comment certains de nos clients en Île-de-France utilisent concrètement notre logiciel de gestion de tournées pour améliorer leurs performances logistiques à Paris ? Découvrez les témoignages de FBP Médical (matériel médical) ou encore de Delivening (colis volumineux).
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