Blog > Livraison du dernier kilomètre
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Publié le 16 mai 2023 • Lecture : 9 min read
Les flux incessants de véhicules quadrillant la ville pour livrer ses entreprises et ses habitants sont en train de l’étouffer. Et pourtant, ces approvisionnements sont indispensables à sa survie.
Cette difficile équation, c’est précisément celle que tente de résoudre la logistique urbaine.
Au programme dans cet article :
Pour répondre aux enjeux de la logistique urbaine, les entreprises de messagerie doivent repenser la gestion des livraisons en ville. Des solutions logicielles innovantes permettent aux acteurs de la chaîne logistique de répondre aux attentes des consommateurs, tout en réduisant l’impact environnemental.
« La logistique urbaine se définit comme l’art d’acheminer dans les meilleures conditions les flux de marchandises qui entrent, sortent et circulent dans la ville ».
Cette définition de la logistique urbaine, couramment admise, est celle donnée en 2009 par les chercheurs Danièle Patier et Jean-Louis Routhier dans le numéro 55 des Cahiers scientifiques du transport.
Dans une perspective plus large, on peut également définir la logistique urbaine comme l’ensemble des flux de marchandises, de personnes et de déchets générés par l’activité des clients qui habitent ou travaillent en ville.
Cette seconde définition a l’avantage de tenir compte des pratiques individuelles d’achat, c’est-à-dire des déplacements réalisés par les consommateurs qui se rendent eux-mêmes dans un magasin pour acquérir ou retourner un produit.
Elle met aussi en lumière l’importance de la logistique inverse, correspondant aux flux retour expédiés hors de la ville pour être retraités dans des sites de stockage ou de recyclage.
La logistique urbaine est une problématique complexe à traiter, qui fait intervenir de nombreux acteurs publics et privés :
Jusque dans les années 1990, la plupart des intervenants considéraient la logistique urbaine comme une sorte de mal nécessaire. Les pouvoirs publics traitaient surtout la question à coups d’interdictions et de réglementations, tandis que les aménageurs éloignaient au maximum des villes tout ce qui pouvait ressembler à une infrastructure logistique.
Mais une telle politique ne pouvait pas durer, au risque d’étouffer la ville et de paralyser l’activité économique.
Face à l’évolution des modes de vie et de consommation, marqués notamment par l’essor de l’e-commerce, une réaction coordonnée de l’ensemble des acteurs devenait urgente !
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les livraisons en zone urbaine représentent une problématique de taille, et pas uniquement sur le plan économique. Ces quelques chiffres permettent de mieux saisir l’ampleur des difficultés à résoudre.
Lorsqu’on évoque les livraisons en ville, on pense immédiatement à leurs « externalités négatives » : pollution atmosphérique, visuelle, sonore, etc.
Le Cerema, un établissement public qui accompagne les collectivités dans la transition écologique, rappelle que la logistique urbaine représente à elle seule :
De plus, les nombreux embouteillages en zone urbaine augmentent encore les effets négatifs du transport sur la santé et l’environnement. Un véhicule pris dans les bouchons consomme 2 fois plus de carburant et génère 16 fois plus de gaz à effet de serre que lorsque la circulation est fluide !
Pour l’État comme les collectivités territoriales, il devient donc urgent de trouver des solutions acceptables pour éviter que les villes n’étouffent.
D’après les chiffres du cabinet Oliver Wyman cités dans l’étude Légendes logistiques urbaines, « à l’échelle de la France, la livraison urbaine représente un marché de 20 milliards d’euros et plus de 150 000 emplois directs – en incluant le transport en compte propre et hors logistique ».
L’impact direct de ce secteur économique sur l’emploi n’est donc pas négligeable.
La livraison en zone urbaine génère aussi des charges conséquentes pour les entreprises. Selon le ministère de la Transition écologique, « ce maillon urbain représente le tiers du coût logistique total de l’acheminement d’une marchandise qui peut avoir parcouru des milliers de kilomètres au préalable ».
Pourtant, les marges de manœuvre des transporteurs sont ténues, car « les différents acteurs de la chaîne sont souvent faiblement rentables », avertit ce même rapport. En 2016, les comptes des entreprises du secteur de la messagerie et du fret express affichaient un résultat d’exploitation de l’ordre de 2 %, soit sensiblement le même que celui des sous-traitants.
Si on ajoute à cela la récente flambée du coût des carburants, on mesure mieux la fragilité structurelle des acteurs de ce secteur.
Comment faire évoluer les mobilités de façon durable sans décourager l’activité ou transformer les centres-villes en musée ?
Organiser un développement équilibré, qui préserve à la fois la vitalité économique et la qualité de vie en ville, est une question particulièrement complexe. Depuis quelques années, l’État et les collectivités territoriales ont testé plusieurs mesures allant dans ce sens, grâce notamment au programme InTerLUD (Innovations Territoriales et Logistique Urbaine Durable).
De 2020 à 2022, ce programme phare a permis d’accompagner 50 collectivités dans la mise en place de projets concrets adaptés à chaque territoire.
Les premières conclusions de cette mission sont disponibles en ligne. Le rapport InTerLUD, corédigé par Jean-Jacques Bolzan, Anne-Marie Idrac et Anne-Marie Jean, fait d’ailleurs toujours référence.
Certains postes dans la branche logistique sont précaires ou très mal rémunérés – et pas uniquement les emplois de livreurs à vélo. C’est la fameuse ubérisation du secteur, favorisée par un taux de sous-traitance encore plus élevé en zone urbaine.
Selon les chiffres d’Oliver Wyman, sur le dernier kilomètre reliant l’ultime entrepôt au consommateur final, de 70 à 80 % des marchandises seraient confiées à un prestataire externe. Pour reprendre les termes policés de ce rapport, l’externalisation représente un outil de choix « pour déporter une partie des contraintes de gestion sociale vers les sous-traitants ».
Une logistique urbaine fluide et efficace est pourtant essentielle pour le bon fonctionnement de la société dans son ensemble.
Le rapport de la mission LUD Logistique urbaine durable rappelle que ce maillon de la chaîne logistique « fait vivre les commerces, les industries, les bureaux, les écoles (cantines scolaires) et touche donc la vie des citoyens, à la fois indirectement et directement ».
Sans une solution logistique adaptée, impossible de faire « tourner » au quotidien un hôpital, une maison de retraite, ou même une prison !
Pour répondre à ces enjeux, de multiples initiatives et expérimentations voient le jour, associant le plus souvent partenaires publics et privés.
Parmi elles, ces 5 solutions semblent particulièrement prometteuses.
Transporter une charge utile de 7,5 T avec un poids lourd plein à 90 % est bien moins polluant que de faire circuler 7 véhicules utilitaires remplis à 70 %, pour un encombrement au sol nettement inférieur.
Les chiffres de la Commission européenne repris par le cabinet Olivier Wyman sont totalement contre-intuitifs, et pourtant !
Selon la technologie de filtrage de particules employée, le poids lourd n’émettra « que » 160 à 250 g de dioxyde de carbone pour transporter une tonne sur un kilomètre, contre 380 à 450 g pour les 7 véhicules utilitaires.
Encore faut-il que les services de distribution disposent d’espaces logistiques urbains adaptés :
Certains territoires comme la Métropole du Grand Paris sont donc en train de revoir leurs politiques d’aménagement pour stabiliser et même renforcer la part du foncier dédié à la logistique.
En Île-de-France, la nouvelle stratégie de logistique urbaine passe ainsi par plusieurs projets immobiliers portés par la Sogaris porte de Pantin, porte de la Chapelle, à Beaugrenelle, etc.
De grandes villes comme Paris et Bordeaux ont également testé des livraisons silencieuses en horaires décalés, avec des résultats très positifs.
Cependant, avec la fragmentation croissante des flux, l’utilisation de poids lourds n’est pas toujours pertinente. Lorsque la quantité à livrer ou la distance à parcourir est plus faible, mieux vaut encourager les transporteurs à décarboner leur flotte :
Pour compenser le coût total de possession plus élevé des véhicules verts et accélérer le renouvellement de la flotte, la mission InTerLUD recommande d’accompagner financièrement cette transition.
Plusieurs territoires ont développé des actions allant dans ce sens.
La Métropole Grenoble Alpes conseille et soutient les professionnels qui souhaitent acheter un véhicule plus écologique, cette aide pouvant grimper jusqu’à 18 000 €.
La Ville de Paris encourage elle aussi les professionnels à passer à une mobilité plus durable en subventionnant l’acquisition de véhicules électriques, à hydrogène, au gaz naturel, etc. Pour un poids lourd à faibles émissions de carbone, l’aide forfaitaire par projet se monte par exemple à 9000 €.
Le gouvernement a également retenu les pistes d’actions de la mission InTerLUD relatives à la gestion des aires de livraison.
Le premier projet consiste à étendre la dépénalisation du stationnement aux aires de livraison. Concrètement, lorsqu’un particulier monopolise une place de livraison pour se garer, il ne risque pour le moment qu’une amende, peu dissuasive.
Lorsque ce dispositif sera adopté, la police municipale ou des prestataires extérieurs pourront alors infliger des forfaits post-stationnement ou post-arrêt (au-delà d’une durée maximale d’arrêt à définir).
En complément, le gouvernement travaille sur une autre proposition de la mission InTerLUD consistant à agréger et à mettre à disposition sous forme de données ouvertes (open data) toutes les données statistiques sur les :
Certes, le sujet peut sembler un peu technique. Mais un tel projet faciliterait vraiment le quotidien des livreurs et des transporteurs, qui disposeraient en amont de toutes les informations pour optimiser leurs arrêts et leurs livraisons via une application comme AntsRoute par exemple !
Une étude prospective sur les enjeux de la livraison du dernier kilomètre évalue à près de 20 % la hausse du nombre de colis liés à l’e-commerce chaque année.
Pour réduire l’impact environnemental des livraisons de colis en ville, une autre solution consiste à augmenter encore la part de points de retrait mutualisés comme les colis-relais ou les consignes sécurisées :
Très apprécié des consommateurs pour sa flexibilité, ce mode de distribution évite également les échecs de livraisons dus à l’absence du client. Or, cette même étude estime entre 15 et 25 % le taux d’échec lors de la première présentation du colis : un immense gâchis environnemental !
Pour optimiser la distribution de marchandises et proposer des livraisons plus écologiques, une autre mesure très simple à mettre en place consiste à adopter un logiciel de gestion de tournées.
Disponibles sous forme de logiciel en ligne et d’application mobile, ces outils sont très utiles pour organiser efficacement vos tournées de livraison et alléger votre empreinte carbone.
Une solution comme AntsRoute inclut par exemple de nombreuses fonctionnalités pour réduire le coût écologique et économique du dernier kilomètre :
Votre flotte comporte un ou plusieurs véhicules 100 % électriques ? Grâce à de puissants algorithmes, notre solution permet la construction de tournées sur mesure : niveau d’autonomie, seuils d’états de charge, emplacement des bornes de chargement, etc.
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