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Radio Auto K7: Optimiser les tournées et rentabiliser les flottes d’entreprises avec Antsway
Ce mois-ci, Marc GROJEAN, le CEO de notre start-up Antsway est passé sur les ondes de l’émission radio dédiée à la mobilité : Auto K7. Interrogé par Christophe Bourroux, Marc explique d’où vient le nom « Antsway », et comment notre entreprise répond aux besoins des professionnels en matière d’optimisation de tournées, et de rentabilisation de flotte. Pour écouter l’interview dans son intégralité : cliquez ici !
Transcription complète de l’interview ci-dessous :
C.B. : Christophe Bourroux (Auto K7)
M.G. : Marc Grojean (Antsway)
C.B. – Marc Grojean, bonjour.
M.G. – Bonjour.
C.B. – Vous êtes le jeune dirigeant d’une start-up qui s’appelle Antsway. Vous êtes basé à Nancy. « Antsway » je pense que ça veut dire « fourmis en mouvement », c’est ça ?
M.G. – C’est ça, ou « à la manière des fourmis ».
C.B. – « A la manière des fourmis », alors que faites-vous à la manière des fourmis ?
M.G. – Le nom est issu en fait d’une idée des chercheurs en recherche opérationnelle. Il y a des algorithmes qui s’appellent les « algorithmes des fourmis ». En gros, vous mettez à un moment donné un morceau de sucre quelque part, et vous regardez finalement le chemin des fourmis qui vont jusqu’à ce morceau de sucre. Au fur et à mesure, elles prennent le plus court chemin.
Donc voilà, c’était juste pour faire un petit clin d’œil à l’équipe de recherche.
C.B. – Petit clin d’œil, c’est pas mal parce que vous vous occupez de l’optimisation des flottes automobiles. Alors, comme la fourmi, vous allez au plus court.
M.G. – Pas que des flottes. En fait, on s’occupe d’abord d’optimiser les tournées. On a aujourd’hui deux produits. Un produit étude où là, on va dimensionner correctement les flottes. Et puis, un produit logiciel, qui permet d’optimiser les tournées au quotidien.
C.B. – Les tournées au quotidien, c’est quoi ? Quand on pense aux tournées, on pense à La Poste, par exemple…
M.G. – On pense à La Poste, mais vous pensez aussi à ERDF, par exemple, et à des gens qui vont faire des interventions…Tout métier qui finalement, fait de la collecte ou de l’intervention. Ça peut être le lavage de vitres, de l’aide à domicile, de l’intervention mécanique ou autre dans différents bâtiments …
C.B. – Comment on aide une tournée, justement quand on est une start-up. Dites-moi.
M.G. – Eh bien, on les crée, déjà ! En gros, tout l’objectif d’un logiciel d’optimisation de tournées, c’est de un, planifier : planifier les visites à réaliser. Deux, de construire les tournées, donc construire les itinéraires et les plannings des agents. Et trois, suivre les intervenants directement en temps réel, si possible, lorsqu’ils réalisent leurs tournées. Pour leur dire, « ben voilà, j’ai une urgence, à qui je peux l’affecter ? Et puis comment je peux finalement modifier les tournées en temps réel ? »
C.B. – Et vous observez tout ça, il y a un logiciel ? Ça se passe comment ?
M.G. – Alors, il y a un logiciel, c’est AntsRoute (AntsRoute.com), vous pouvez aller voir sur la page internet. Donc, en fait, il y a différentes briques logicielles. Une qui permet de planifier, de construire, et puis après de suivre. Et à chaque fois, on y apporte une innovation. C’est-à-dire que, dans la brique d’innovation on va essayer de construire correctement en choisissant les bons jours, car au niveau algorithmique, c’est complexe. On choisit les bons jours à la fois pour le client, mais aussi pour vous. Pour aller réaliser une intervention, ou aller réaliser une livraison, si vous avez un peu de choix, un peu de latitude dans le temps que vous avez pour réaliser une intervention ou une livraison. Ça, c’est la première. Là-dessus on a des algorithmes qui sont totalement innovants qu’on a mis en place. Ensuite, il y a la construction de tournées où il y a une innovation assez forte, qui est la prise en compte de ce qu’on appelle le « Lean-Routing ». Alors, le Lean-Routing, c’est un concept, qui prend en compte les contraintes du gestionnaire de flottes dans la construction de tournées. Souvent, le gestionnaire de flotte, il subit le roulage de ses véhicules.
C.B. – C’est à vous de l’organiser ?
M.G. – Voilà, c’est à nous de l’organiser. En pratique, le gestionnaire de flotte va entrer ses coûts de véhicules, par exemple. Et nous, on va construire les tournées adéquates en fonction de ses objectifs à lui, mais également en fonction des objectifs du métier, bien sûr.
C.B. – C’est très malin et très intelligent !
M.G. – C’est intelligent.
C.B. – Vous avez quoi, un parcours de matheux ? Un parcours de… ?
M.G. – Alors, moi je suis ingénieur de formation, oui. Et puis on a une équipe de recherches, puisqu’on est issu d’un laboratoire de recherches.
C.B. – Vous êtes à Nancy ?
M.G. – Oui, c’est ça. Le projet a été construit à la base à partir de quatre ans de R&D avec ERDF et La Poste, autour du véhicule électrique. On a notamment étudié comment on pouvait rentabiliser le véhicule électrique dans les flottes d’entreprises, qui réalisent des tournées d’intervention, etc…
C.B. – Et on peut le rentabiliser ?
M.G. – Oui, on peut le rentabiliser, c’est ce qu’on démontre à plusieurs industriels. C’est qu’on peut rentabiliser un véhicule électrique aujourd’hui, s’il roule plus de 14 000 km par an, il peut être rentable par rapport à un diesel. Et donc tout l’objectif, c’est de le faire rouler suffisamment en fonction de ses contraintes. Et donc le logiciel le permet. L’innovation du Lean-Routing, c’est qu’on va aussi prendre en compte les contraintes de roulage, certes. Mais aussi les contraintes et spécificités de chaque véhicule, et notamment du véhicule électrique.
C.B. – Où est l’humain là-dedans ? Parce que, moi je me dis que s’il est géré par un logiciel, il y a toujours un facteur humain dans une tournée, dans une flotte automobile…
M.G. – Nous, simplement, c’est une aide à la décision. C’est-à-dire qu’en gros, il y aura toujours des aléas dans un planning. Donc, le logiciel doit permettre ça, puisqu’en gros, on a aussi accès au logiciel sur un côté opérationnel. On va permettre au planificateur de bouger des plannings, de modifier des plannings, tout en tentant à la fois de ré-optimiser ce qu’il est en train de réaliser.
C.B. – Alors, qui sont vos clients aujourd’hui ?
M.G. – Alors, on travaille avec des comptes dans la livraison, par exemple, des livraisons de froid. Il y a aussi des comptes dans l’intervention, ça peut être des laveurs de vitres par exemple, qui seront amenés à aller faire des interventions dans des agences bancaires ou ce genre de choses. On a différents clients dans différents secteurs…
C.B. – Ce qui est passionnant, c’est que… Vous avez quel âge ?
M.G. – Moi, j’ai 38 ans aujourd’hui.
C.B. – 38 ans, donc vous arrivez à démarcher des grosses entreprises, avec votre start-up et votre logiciel. Comment on vous reçoit ?
M.G. – C’est une bonne question ! Cela va dépendre. En fait, on a une chance, c’est qu’on est issu d’un laboratoire de recherches. Et que derrière, on embarque quand même des chercheurs qui ont fait le choix un moment donné de quitter l’université pour rentrer dans l’entreprise. Notamment, il y a une personne qui est professeur de l’université qui travaille avec nous. Et qui est aussi connu dans le sens où on sait qu’il est très compétent et qu’il a une expertise forte. Donc on est assez bien reçu, par les experts des grands comptes.
C.B. – Et je dirais, par rapport à des grandes entreprises ou peut-être d’autres concurrents ou gros concurrents, vous, c’est quoi la différence ? L’agilité car vous êtes plus petit et avez une réponse immédiate ? C’est quoi votre force ?
M.G. – C’est ça. C’est l’agilité, c’est l’innovation. C’est aussi qu’on a un logiciel qui nous permet d’être adaptatif par rapport au besoin. Il y a des web services qui permettent d’interroger les différents services, de moduler, de s’intégrer à d’autres systèmes, qui vont notamment gérer toute la partie facturation, les stocks, etc… Donc on est capable de s’intégrer dans un process métier et c’est en ça que c’est agile et intéressant.
C.B. – Et ça rapporte ?
M.G. – Ca commence à rapporter. Ce qui veut dire qu’en gros on a fait la R&D pendant 4 ans, en 2015 on a monté la société…
C.B. – C’est un risque que vous avez pris au départ…
M.G. – Voilà, sur la partie R&D, on a monté l’entreprise, on a créé et industrialisé l’outil. Et on le commercialise depuis début de cette année. Voilà, et on a embauché les équipes commerciales, et aujourd’hui, on gère une flotte de véhicules au quotidien avec notre outil.
C.B. – Est-ce qu’il y a toujours un côté « Big Brother » dans ce type de système ? Il n’y a pas une crainte dans les sociétés d’être « fliquées » pour parler franchement ?
M.G. – Il y a cette crainte. Mais par exemple, l’application qu’on utilise pour les livreurs ou pour l’intervenant n’est pas géolocalisée, puisque c’était une demande aussi des grands comptes de ne pas forcément géolocaliser les gens. Et puis si on veut géolocaliser finalement les véhicules, c’est possible, enfin, c’est autorisé. Géolocaliser les intervenants, c’est un peu plus compliqué en terme légal, etc… Donc aujourd’hui, notre application, les personnes checkent. Donc d’elles-mêmes elles disent « j’ai terminé l’intervention ». Et donc on sait où ils sont, puisqu’ils sont dans la zone de l’intervention. Et donc, au fur et à mesure, on va suivre l’intervenant. L’objectif n’est pas de « fliquer », mais c’est de pouvoir répondre à une urgence. C’est « j’ai une intervention rapide à faire, il faut que je sollicite la bonne personne ».
C.B. – Justement, qu’est-ce qui vous frappe aujourd’hui dans l’optimisation ? Est-ce que c’est quelque chose qui a été un petit peu mis de côté pendant des années ? Qu’est-ce que vous apportez ? Quelle est la demande réelle aujourd’hui des sociétés qui font appel à vous ?
M.G. – On sent qu’il y a une demande. C’est peut-être aussi dû au fait que les entreprises prennent de plus en plus d’outils, s’informatisent de plus en plus. On voit encore des entreprises assez importantes qui travaillent sur une carte d’un côté, un fichier Excel pour noter les absences, … Et puis vous avez un super planificateur. [Il ne faut surtout pas qu’il tombe malade], il a tout en tête, il connaît tous les parcours, tous les clients, et qui est capable de créer les parcours. Souvent, c’est assez bien fait. Mais aujourd’hui, avec le turn-over dans les sociétés, avec le fait aussi que cette personne-là va prendre du temps à le faire… Et avec le potentiel algorithmique qu’on a aujourd’hui, on appuie sur un bouton et puis ça sort les plannings.
C.B. – Il y a des cigales qui chantent, mais vous, les fourmis vous travaillez.
Vous êtes combien, comme ça ?
M.G. – On est dix aujourd’hui.
C.B. – Dix ? Que des profils d’ingénieurs, ou… ?
M.G. – Non, l’objectif, c’est aussi de vendre ce qu’on fait, donc aujourd’hui, il y a un tiers de commerciaux, un tiers d’ingénieurs et un tiers de chercheurs.
C.B. – Ce ne sont que des véhicules électriques ? Non, vous faites tous les véhicules ?
M.G. -Non, aujourd’hui, on travaille sur des tournées de poids lourds, comme sur des tournées d’interventions. Et là, on retrouve sur l’intervention un peu plus de véhicules électriques.
C.B. – Quelle est la difficulté pour le véhicule électrique aujourd’hui, pour une flotte ?
M.G. – Pour qui ? Nous, en termes d’intégration ou pour le gestionnaire de flotte ?
C.B. – Pour la personne qui a une flotte. C’est compliqué, qu’est-ce que vous lui apportez en fait ? Quelle est votre solution ?
M.G. – Pour le gestionnaire de flotte, le véhicule électrique est compliqué, car c’est très technique. Il faut à la fois recharger, trouver la borne, savoir globalement « OK, je peux faire un parcours, mais mon intervenant il va devoir revenir à chaque fois que ça « bippe » dans le véhicule. Il va se demander « est-ce que je peux finir ma tournée ? » « Ca passe au rouge, ça passe pas au rouge… » ? On a une autonomie qui est limitée, avec un diesel vous faites aujourd’hui mille kilomètres, avec un électrique vous en faites beaucoup moins. Donc il y a une peur, une appréhension de la panne sèche. Donc, il faut démontrer à la fois que c’est rentable, que malgré les investissements qui sont à faire sur les bornes etc., ça passe. Et ensuite, l’utilisateur, grâce à l’application mobile on communique avec le véhicule électrique. On remonte la donnée de l’état de charge de la batterie pour pouvoir analyser et dire « il vous reste tant de kilomètres à la fin de votre tournée ». Donc, vous pouvez rouler tranquille, vous êtes bien et pourrez finir votre tournée. Parce que c’est une grosse peur. C’est la peur de la « panne sèche » pour les utilisateurs de véhicules électriques.
C.B. – Voilà, donc Marc Grojean et sa start-up, Antsway, qui rassure les entreprises, et qui travaille comme une fourmi !
Prêt à vous lancer ?