Blog > Livraison du dernier kilomètre
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Publié le 1 octobre 2024 • Lecture : 9 min read
Aujourd’hui, les préoccupations environnementales sont au coeur des décisions de nombreuses entreprises, et la logistique n’échappe pas à cette tendance. La logistique verte, aussi appelée logistique durable, est devenue un enjeu majeur pour les transporteurs, logisticiens et distributeurs. Mais comment naviguer parmi toutes ces normes et solutions écologiques ?
Cet article se veut un guide pratique pour vous orienter dans ce labyrinthe de contraintes et d’enjeux :
La logistique verte, grâce à des innovations logistiques, permet aux transporteurs de réduire leur impact environnemental. En adoptant cette approche, les sociétés de transport gagnent en efficacité et répondent aux attentes des clients en matière de responsabilité écologique.
Si vous travaillez dans le secteur du transport, de la logistique ou de la distribution, vous avez sûrement entendu parler de la logistique verte. Ce concept englobe toutes les actions qui visent à rendre vos activités plus respectueuses de l’environnement, tout en préservant leur performance.
La logistique verte comprend des mesures telles que la réduction des émissions de CO₂, l’optimisation de l’utilisation des ressources et de l’énergie, le développement d’une économie circulaire, et la gestion durable des déchets. Mais ce n’est pas tout : elle cherche également à protéger la biodiversité en réduisant l’impact des infrastructures logistiques et des transports sur les écosystèmes naturels.
En France, l’urgence climatique pousse les acteurs de la logistique à revoir leurs pratiques, avec l’objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. La logistique verte n’est plus une option, c’est une nécessité. Mais elle représente aussi une opportunité d’innover et de transformer votre entreprise, tout en réduisant votre empreinte écologique.
Pour mieux comprendre les enjeux auxquels la logistique est confrontée, revenons sur cinq grands défis environnementaux et les mesures législatives qui les accompagnent.
Le transport des marchandises, la gestion des entrepôts et la distribution représentent une part importante des émissions de gaz à effet de serre (GES). Le secteur des transports en France est responsable de 32 % des émissions de CO₂, dont environ 25 % proviennent du transport routier de marchandises.
L’objectif est ambitieux : réduire de 32 % les émissions de GES d’ici 2033 (par rapport à 2015), afin que la France respecte sa stratégie nationale bas carbone. Les sociétés de transport sont déjà obligées depuis 2015 de déclarer à leurs bénéficiaires les quantités de GES émises pour les transports réalisés, conformément au Code des transports. Mais désormais, toutes les entreprises de plus de 500 salariés doivent également déclarer ces émissions indirectes dans leur bilan carbone (voir notre article sur la décarbonation du scope 3).
En plus des émissions de CO₂, les transports sont responsables de 53 % des émissions d’oxyde d’azote (NOx), de 15 % des particules fines (PM 2,5) et 6 % des composés organiques volatils (COVNM). En milieu urbain, la logistique génère à elle seule un tiers des polluants atmosphériques. Ces émissions contribuent à la pollution de l’air, qui provoque chaque année plus de 40 000 décès en France. La pollution sonore, issue des véhicules lourds et des infrastructures logistiques, crée également des nuisances importantes, surtout en milieu urbain. Ces deux aspects pèsent fortement sur la qualité de vie des populations et exigent des mesures concrètes pour les réduire. (voir notre article sur la logistique urbaine durable)
Les objectifs pour 2030 sont clairs : réduire de plus de 50 % les émissions de particules fines, de composés organiques volatils (COV), et d’oxydes d’azote. Cela passe par l’extension des zones à faibles émissions de mobilité (ZFEM) dans les grandes agglomérations et par la transition vers des véhicules conformes à la norme antipollution Euro 6, avec l’Euro 7 prévue pour 2027.
La logistique est un secteur extrêmement énergivore. Et les véhicules de transport ne sont pas les seuls responsables.
On compte plus de 4000 entrepôts/plateformes logistiques en France, soit 76 millions de m2 de surface occupée . Le fonctionnement des entrepôts nécessite une consommation d’énergie continue pour des tâches telles que le chauffage, le refroidissement des marchandises, l’éclairage et l’alimentation des systèmes d’automatisation. Les entrepôts frigorifiques, par exemple, consomment 3 à 5 fois plus d’énergie qu’un entrepôt normal.
Pour répondre à ce défi, le décret éco-énergie tertiaire impose une réduction de 40 % de la consommation d’énergie finale des entrepôts d’ici 2030 par rapport à une année de référence entre 2010 et 2019.
La construction d’infrastructures logistiques contribue à l’artificialisation des sols, qui menace la biodiversité en fragmentant les habitats naturels de la faune et la flore. Les entrepôts logistiques représentent entre 1 et 4 % de ces zones artificialisées. En France, 20 000 hectares d’espaces naturels et agricoles disparaissent chaque année.
La loi Climat et Résilience impose de réduire de 50 % la consommation d’espaces naturels et agricoles d’ici 2031 (par rapport à 2021), avec l’objectif ultime d’atteindre zéro artificialisation nette (ZAN) d’ici 2050.
Le gaspillage des ressources est également un défi de taille pour la filière de la supply chain dans son ensemble. Rien que dans le secteur alimentaire, 10 millions de tonnes de nourriture sont jetées chaque année. Ces pertes sont liées pour partie à une production excessive, à une traçabilité insuffisante ou au non-respect des dates de consommation. Et il en va de même pour les autres secteurs d’activité. Sans compter les nombreux emballages à usage unique et les matières nocives qui les composent.
La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, promulguée en 2020, cherche à sortir du plastique et des emballages jetables et à favoriser la réparation et le réemploi. Elle a fixé notamment pour objectif l’interdiction de mise sur le marché des emballages à usage unique d’ici à 2040.
Pour relever ces défis environnementaux, des technologies et innovations ont vu le jour, permettant aux entreprises de concilier performance et durabilité.
Voici un aperçu des solutions les plus prometteuses.
L’optimisation des tournées est l’un des moyens les plus efficaces pour réduire les émissions de CO₂. Des outils comme AntsRoute permettent de créer des itinéraires optimaux qui tiennent compte du trafic, des émissions de CO2, des contraintes de livraison et de la capacité des véhicules. Grâce à ces algorithmes avancés, les entreprises peuvent réduire les retours à vide et limiter les kilomètres parcourus.
L’optimisation de tournées n’améliore pas seulement l’efficacité écologique, mais elle participe aussi à une meilleure satisfaction des clients, en offrant des délais de livraison plus précis et une meilleure gestion des créneaux horaires.
L’adoption de véhicules à faibles émissions est une autre innovation clé dans la transition vers une logistique plus verte. De nombreux transporteurs se tournent aujourd’hui vers des solutions électriques ou des carburants alternatifs tels que le BioGNV. Une société comme LeroyMerlin vise ainsi -72 % d’émissions de CO2 d’ici 2025 grâce à l’utilisation d’énergies alternatives depuis le départ d’entrepôt.
Les sociétés de transport recourent principalement aux véhicules électriques et à la cyclologistique pour les livraisons du dernier kilomètre dans les zones urbaines. Des tests sont en cours avec des sociétés comme CEVA Logistics pour résoudre la problématique des charges longue distance et étendre leur utilisation.
Par ailleurs, des technologies émergent comme les camions à hydrogène renouvelable, bien que leur coût d’acquisition reste élevé à ce stade, tout comme celui des véhicules électriques.
Côté multimodal, des solutions se développent, telles que le logiciel TVMS d’Everysens ou la péniche zéro émission Ecofluv pour rendre ces voies plus accessibles.
La blockchain paraissait prometteuse au début des années 2020, mais les projets lancés peinent à se pérenniser. Le géant maritime Maersk avait mis ainsi fin en 2023 à sa plateforme numérique Tradelens, la jugeant « commercialement non viable » Son intérêt semble pourtant réel en logistique. En enregistrant chaque étape du parcours des marchandises de manière transparente et infalsifiable, elle améliore la traçabilité des produits, limite les risques d’erreur, et garantit leur conformité aux normes environnementales et sociales. À suivre donc.
De nouvelles solutions émergent cependant, comme les tours de contrôle (OCT), qui offrent un suivi complet des commandes de bout en bout. Par exemple, la plateforme WIMO assure une surveillance continue des flux logistiques, permettant de réacheminer les commandes si nécessaire. Cela évite les ruptures ou les pertes inutiles, tout en garantissant une réactivité optimale pour améliorer l’efficacité des opérations.
L’intelligence artificielle (IA) et les big data apportent des solutions révolutionnaires à la logistique verte. Ces technologies permettent d’analyser des volumes massifs de données afin d’identifier des schémas inefficaces ou des opportunités d’optimisation. Par exemple, l’IA peut prédire les fluctuations de la demande, ce qui permet de mieux adapter les volumes de transport et d’éviter les retours à vide.
Les algorithmes prédictifs aident aussi à anticiper les pannes et à réduire les temps d’immobilisation des véhicules, améliorant ainsi l’efficacité de la flotte. Ils peuvent aussi simuler des schémas de transport, avec des solutions de jumeaux numériques comme ceux proposés par DC Brain ou Solystic. Couplées à l’optimisation des tournées, ces technologies renforcent la durabilité des opérations tout en améliorant les performances économiques des entreprises.
Ce domaine est également en pleine expansion. De nombreux entrepôts se dotent de panneaux solaires ou photovoltaïques, réduisant ainsi leur dépendance aux énergies fossiles. L’installation de bornes de recharge pour les véhicules électriques, directement sur les sites logistiques, permet de rendre l’électrification des flottes internes et externes encore plus efficace.
Certains acteurs vont plus loin en adoptant des modèles d’entrepôts passifs, qui minimisent la consommation d’énergie grâce à une isolation thermique de haute qualité et à l’optimisation des flux d’air. Ces innovations contribuent à réduire considérablement l’empreinte carbone des infrastructures logistiques. Virtuo Industrial Property en est un bel exemple avec ses projets Net ZERO carbone. Certifié BREEAM Excellence, son dernier site V. Park à Nantes a un impact carbone très limité, avec un aménagement intérieur et extérieur favorable au bien-être et à la biodiversité.
La gestion des emballages ne doit pas non plus être oubliée, étant donné son impact environnemental considérable : 39 % de l’impact logistique global des livraisons colis selon une étude réalisée par la Poste en 2023. La réduction ou l’adaptation des emballages, le réemploi de cartons, conteneurs et équipements logistiques par des sociétés comme Carton Vert, Paki Logistics, ou Actemium Tour Logistics permettent de limiter la production de déchets et de préserver les ressources naturelles.
Aujourd’hui, de nombreuses entreprises prennent des mesures pour réduire l’utilisation des emballages non recyclables, en privilégiant les matériaux durables ou les solutions réutilisables. Mais c’est aussi toute une nouvelle économie qui reste à construire, en développant massivement l’économie circulaire. Et la logistique en est le véritable fer de lance.
Les innovations technologiques dans la logistique verte offrent des solutions concrètes pour réduire l’impact environnemental de ce secteur. De l’optimisation des tournées, qui permet de réduire les kilomètres parcourus et les émissions de CO₂, à l’adoption des véhicules électriques, en passant par la réduction des emballages, les acteurs de la logistique ont aujourd’hui à leur disposition des outils efficaces pour répondre aux enjeux climatiques.
En intégrant ces innovations, vous pouvez non seulement améliorer votre efficacité opérationnelle, mais aussi répondre aux attentes croissantes de vos clients en matière de responsabilité écologique. AntsRoute, à travers ses solutions d’optimisation de tournées, s’inscrit pleinement dans cette dynamique de transition vers une logistique plus verte et plus durable.
ÉCRIT PAR
Maryline Lakh
Maryline a travaillé 15 ans pour un grand groupe logistique. Depuis 2022, elle est stratège en communication et rédactrice freelance auprès de sociétés logistiques à impact positif. Elle se passionne pour les nouvelles solutions de logistique durable et écrit pour plusieurs clients, dont AntsRoute.
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