Pas une semaine ne passe sans un nouveau reportage sur la pénurie de chauffeurs en France, mais aussi en Europe. Dans le secteur du transport routier de marchandises et de la logistique, tous les métiers sont touchés par une crise durable des vocations : chauffeurs-livreurs, conducteurs de poids lourds, de bus scolaires, dans les transports urbains de marchandises, etc.
Pour les donneurs d’ordres comme pour les exploitants, la situation est critique et se traduit déjà par des liaisons annulées et des ruptures de stock.
AntsRoute a donc compilé pour vous 9 solutions qui fonctionnent pour pourvoir les postes vacants… et réagir avant qu’il ne soit trop tard !
Sommaire de l’article :
Face à la pénurie de chauffeurs routiers, les entreprises du transport adoptent des stratégies pour fidéliser ces professionnels. Les primes incitatives et les outils numériques améliorent l’attractivité des métiers logistiques. Le recrutement de chauffeurs-livreurs qualifiés permet de maintenir une chaîne d’approvisionnement fluide.
Dans son dernier rapport annuel paru en juin 2022, l’IRU (Union Internationale des Transports Routiers) livre des chiffres alarmants sur la pénurie en cours.
Au niveau mondial, 2,6 millions d’emplois n’auraient pas été pourvus en 2021. En Europe, l’IRU estime que 400 000 postes de conducteurs restent vacants, dont 50 000 rien qu’en France. Mais le plus inquiétant, c’est que les difficultés de recrutement s’annoncent durables.
D’après les projections, la pénurie de chauffeurs en Europe devrait encore s’aggraver de 40 %, en raison notamment d’une situation démographique très défavorable. Seuls 6 à 7 % des conducteurs ont moins de 25 ans, et seulement 3 % des travailleurs dans ce secteur sont des femmes (5 % en France).
En novembre 2023, l’IRU publie un nouveau rapport prospectif sur la pénurie de chauffeurs routiers dans le monde. D’après l’étude portant sur 36 pays, plus de trois millions de postes de conducteurs routiers sont à pourvoir.
En France, une étude de la DARES, la direction statistique du ministère du Travail et du Plein Emploi, confirme la gravité de la crise et tente d’en mesurer les causes. Dans son rapport sur les tensions sur le marché du travail en 2021, la DARES souligne une pénurie accrue « pour les chauffeurs de poids lourds et les conducteurs de transport en commun sur route, qui étaient déjà des métiers tendus les années précédentes ». Et la crise du COVID n’a bien sûr rien arrangé, en incitant de nombreux professionnels expérimentés à se reconvertir !
La carte de France des tensions réalisée par les services de la DARES pour le métier de conducteur illustre l’ampleur du phénomène. Tous les départements y apparaissent en rouge ou en orange, à l’exception de la Meuse et du Tarn-et-Garonne. Plus intéressant encore : dans un onglet baptisé « radar », la DARES a évalué métier par métier les causes du problème. Pour les chauffeurs, la plupart des indicateurs sont très dégradés :
Sans une réaction rapide et volontariste de toutes les parties prenantes – affréteurs et chargeurs inclus -, de nombreuses chaînes d’approvisionnement sont menacées, avec des répercussions sur l’ensemble du marché :
Comme le montre avec beaucoup de pédagogie la fromagerie Pochat & Fils dans cet article sur le métier de chauffeur de collecte de lait, ces professionnels méconnus sont pourtant essentiels au bon fonctionnement de toute une filière. Quelques chauffeurs manquants, et ce sont des millions de litres de lait qui ne seront ni collectés, ni transformés, avec des conséquences aussi bien pour les producteurs que pour les consommateurs !
Pour vous guider dans votre réflexion, nous avons répertorié 9 types de solutions, déjà appliquées avec succès par d’autres. Idéalement, celles-ci seront mises en œuvre en partenariat avec votre service RH. À condition d’en posséder un… ce qui est loin d’être le cas de toutes les entreprises du secteur.
Découvrez sans plus attendre ces 9 solutions pour recruter votre prochain chauffeur routier.
Évidemment, vous ne nous avez pas attendus pour y penser, et vos salariés non plus. Évidemment, cette mesure est extrêmement difficile à déployer dans le contexte actuel, de nombreux transporteurs étant déjà pris en tenaille entre la flambée du coût des carburants et celle des autres frais (pièces détachées, électricité, péages, etc.). Difficile néanmoins d’améliorer l’attractivité des métiers de chauffeur routier ou de chauffeur-livreur sans en passer par là.
La solution de l’augmentation des salaires est cependant loin d’être magique, et elle est insuffisante en tant que telle. Elle ne doit surtout pas vous dispenser d’une réflexion de fond sur les autres problématiques inhérentes à la profession.
Confrontée à une pénurie dramatique qui l’empêche d’assurer plus d’un quart des services à Paris intra-muros, la RATP a instauré des primes de cooptation. Tous les salariés de la RATP qui transmettent un CV débouchant sur un recrutement reçoivent désormais 150 €, un montant qui peut être doublé si le nouveau conducteur est encore en poste un an plus tard. Flixbus, spécialiste allemand des voyages en car, réalise 1 embauche sur 5 grâce à la cooptation.
Mais ces incitations financières ne sont pas réservées aux géants des transports en commun. Dans le secteur logistique, le groupe Mousset en Vendée et les transports Jacot basés à Amiens offrent eux aussi une prime de cooptation pour toute mise en relation réussie.
De nombreuses autres solutions existent pour motiver et fidéliser les équipes : primes longues distances, d’ancienneté, prise en charge de nuits d’hôtel, participation aux résultats, etc.
Tous les acteurs du secteur s’accordent sur la mauvaise image dont souffre leur métier. Non, tous les routiers ne sont pas des brutes épaisses ! Et oui, certains conducteurs de poids lourds affectés sur des parcours régionaux rentrent chez eux tous les soirs !
Des actions simples et peu coûteuses contribuent pourtant à casser les clichés :
La communication en interne ne doit pas non plus être négligée. Elle est d’autant plus importante que vos chauffeurs ne sont physiquement pas souvent réunis. Là encore, inutile de déployer des dispositifs complexes pour obtenir des résultats. Un simple groupe WhatsApp ou une boucle de messagerie Telegram peut suffire à renforcer la cohésion des équipes.
La plupart des solutions logicielles destinées aux transporteurs comportent également des fonctionnalités précieuses pour fluidifier les échanges et réduire le stress des conducteurs. AntsRoute inclut par exemple de nombreuses informations et notifications pour faciliter la réalisation des tournées : notifications push en cas de changement de dernière minute, documents utiles disponibles en pièce jointe, preuves de livraison et commentaires dématérialisés, etc.
Certaines entreprises comme Keolis s’appuient sur des associations spécialisées dans l’accompagnement des réfugiés pour intégrer de nouveaux conducteurs étrangers, ukrainiens par exemple.
Un projet de la Commission européenne prévoit également de faciliter l’embauche de conducteurs en provenance de pays tiers dès 2023. Plusieurs initiatives sont programmées comme une plateforme de recrutement en ligne, ainsi qu’un système de visas de travail numériques pour encourager l’immigration légale de chauffeurs formés hors d’Europe, au Maroc, en Égypte, en Tunisie, etc.
Les 20 000 militaires qui quittent le service actif chaque année sont souvent détenteurs de permis de conduire spécialisés. Ils représentent donc des candidats de choix pour devenir conducteurs de poids lourds ou de cars scolaires. Pour permettre leur reconversion en douceur, l’Armée les accompagne dans leur recherche d’emploi et finance certaines aides spécifiques, tout comme les régions d’ailleurs. Dans certains cas, le ministère de la Défense continue même de prendre en charge leur rémunération pendant la période d’intégration !
Pour lutter durablement contre la pénurie de chauffeurs, les grands groupes mobilisent des moyens financiers parfois considérables. Dans les Vosges, l’entreprise de transport Mauffrey a par exemple investi 20 millions d’euros pour créer son propre centre de formation, destiné à accueillir chaque année 250 recrues venues de toute la France.
D’autres entreprises tentent de fidéliser leurs salariés en finançant une formation en logistique ou un nouveau permis, en partenariat avec l’AFTRAL par exemple. Ces formations permettent aux chauffeurs de monter en compétences et qualifications.
Certains exploitants et chefs d’équipe se montrent parfois déstabilisés, voire agacés, face aux demandes des nouvelles générations de conducteurs : meilleure articulation entre travail et vie privée, refus des horaires décalés ou fractionnés, etc. D’autres, bien conscients du rapport très déséquilibré entre l’offre et la demande, tentent de faire preuve de pragmatisme pour conserver les salariés recrutés avec tant de difficultés.
Dans tous les cas, mieux vaut négocier avec vos chauffeurs des ajustements réalistes, plutôt que de les voir filer chez vos concurrents :
La plupart des logiciels professionnels vous offrent des outils précieux pour améliorer la gestion des équipes, et donc les fidéliser. AntsRoute, notre solution d’optimisation de tournées, inclut par exemple de nombreuses fonctionnalités pour guider et accompagner vos chauffeurs-livreurs sur le terrain :
Ce dernier levier d’action vous coûtera du temps et de la pédagogie. Mais correctement mis en œuvre, il contribue à une nette amélioration des conditions de travail des chauffeurs, et donc à leur fidélisation. Qui n’a jamais été « victime » d’une attente de 1, 2 voire 3 h chez un client, bouleversant toutes les prévisions… et les autres rendez-vous ?
Là encore, votre CRM ou votre logiciel d’optimisation de tournées peut vous rendre de précieux services. Si ça n’est pas encore fait, nous vous conseillons vivement de prendre un peu de temps pour :
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