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Publié le 13 mai 2024 • Lecture : 9 min read
L’hospitalisation à domicile (HAD) gagne en puissance pour le bien-être des patients. Elle leur permet de retrouver leur domicile, tout en continuant à bénéficier de soins très importants. Elle nécessite néanmoins un approvisionnement efficace en médicaments, pour éviter toute rupture de soins ou erreur médicale.
Cette logistique est prise en charge en grande partie par des pharmacies hospitalières (PUI). Ces professionnels de santé font face à de nombreux enjeux de sécurité, tels que la nécessaire traçabilité, le transfert des données, les besoins d’adaptation thérapeutique, ainsi que le respect des posologies. Dans un même temps, ils doivent optimiser leurs coûts, assurer des livraisons en temps réel et éviter les ruptures de médicaments.
Pour vous aider à vous y retrouver dans ce dédale d’enjeux, nous faisons le point dans cet article sur :
La livraison de médicaments est cruciale pour les patients hospitalisés à domicile. Ce service garantit la continuité des traitements médicaux. Des solutions technologiques permettent aux pharmacies hospitalières de simplifier cette logistique de santé.
L’hospitalisation à domicile est autorisée dans un cadre législatif précis. Une admission en HAD nécessite une prescription médicale, ainsi que l’accord explicite du patient ou de son représentant, ainsi que du médecin traitant. En l’absence de ces autorisations ou de structure HAD disponible, les patients sont maintenus en établissements de soin. Les traitements prescrits à domicile sont très hétérogènes. Ce sont parfois des gélules ou comprimés administrés par voie orale. Mais également des traitements plus lourds, avec des solutions injectables par perfusion intraveineuse. Seuls certains établissements peuvent proposer ce maintien des soins à domicile.
Les structures d’HAD autorisées sont considérées comme des établissements d’hospitalisation sans hébergement. Elles sont soumises aux mêmes contraintes que les établissements hospitaliers privés et publics. Parmi leurs obligations, elles doivent fournir des médicaments dans les conditions prévues par l’article R. 5126-110. Elles s’appuient pour cela sur leur pharmacie à usage intérieur (PUI). En son absence, elles sont également autorisées à signer une convention avec un pharmacien gérant une autre PUI ou un titulaire d’une officine.
Les PUI assurent à la fois la gestion, l’approvisionnement, la préparation, le contrôle, l’évaluation et la dispensation des médicaments et produits de santé nécessaires aux patients en HAD. Elles veillent également à l’information des patients et au bon usage des médicaments, en collaboration avec l’équipe soignante.
Le pharmacien en charge du PUI reçoit l’ensemble des prescriptions dispensées par la structure HAD pour les soins à domicile. En accord avec le médecin coordinateur, il organise pour chaque patient le circuit de délivrance des médicaments prescrits (par voie orale ou intraveineuse) ou de tout autre dispositif médical. Il garde la possibilité de recourir à des pharmacies d’officine, en plus des produits de sa pharmacie d’intérieur.
Les PUI livrent également à domicile certains patients non hospitalisés, dans le cadre de la rétrocession des médicaments. Ces médicaments rétrocédés font l’objet d’une liste précise désormais fixée par l’ANSM ; il s’agit de traitements qui nécessitent un suivi particulier dans leur prescription ou leur délivrance, tels que des antirétroviraux ou des anticancéreux. Certaines préparations magistrales ou hospitalières peuvent être également rétrocédées sans être inscrites dans la liste.
Nous avons relevé 3 grands types d’enjeux logistiques pour la livraison à domicile de médicaments depuis les pharmacies hospitalières.
Le premier défi est commun à la gestion globale des traitements médicaux, à savoir la nécessaire traçabilité et sécurisation des médicaments et autres dispositifs médicaux.
Il répond au besoin de conformité réglementaire et de contrôle des bonnes pratiques de fabrication par les autorités de santé. Cela comprend le respect des normes de stockage, de distribution, et de documentation. L’objectif est d’assurer la qualité et la sécurité des soins, ainsi que la confidentialité des données des patients.
Par ailleurs, chaque traitement doit pouvoir être tracé depuis son acquisition jusqu’à son administration au patient. Ce contrôle inclut la gestion des rappels de médicaments et la surveillance des effets secondaires. Il suppose une réelle surveillance et expertise médicamenteuse, en coordination avec l’équipe soignante.
La traçabilité des médicaments permet également de lutter contre le risque de falsification. Il s’est multiplié depuis la pandémie de Covid-19 et le développement de l’e-commerce. Pour lutter contre ce fléau, le Parlement européen a introduit deux nouveaux types de dispositifs : la sérialisation et le contrôle de l’inviolabilité des boites de médicament.
La sérialisation est mise en place progressivement dans les CHU français depuis 2019 . Elle nécessite l’apposition d’un identifiant unique sur chaque boite. Ce numéro est enregistré dans une base de données centrale. Il est scanné lors de la délivrance du médicament pour vérifier son authenticité.
La mise en place de la sérialisation implique des adaptations techniques, organisationnelles et informatiques importantes pour les pharmacies.
Le décommissionnement des boites de médicaments (désactivation de l’identifiant unique) entraine notamment un travail supplémentaire pour les pharmacies des CHU. Ces dernières peuvent décommissionner, scanner et reconditionner les médicaments à la réception, au réapprovisionnement ou à la distribution. Mais à l’exemple du CHU de Montpellier, cette activité chronophage nécessite un espace et des ressources supplémentaires. Les logiciels de réception doivent notamment être interfacés avec la base de données nationale. Des investissements en ressources humaines, scanners et logiciels informatiques sont alors nécessaires.
Les défis des pharmaciens hospitaliers ne s’arrêtent pas là. Ils doivent également gérer parallèlement le retour des produits d’autres services ou établissements, ainsi que d’autres produits en stock non sérialisés.
Cette problématique vient s’ajouter aux questions de sécurité. Du prescripteur au patient, en passant par le pharmacien, les services administratifs, le transporteur et l’équipe soignante : la chaine de distribution est très longue.
Le défi commence dès la remise de l’ordonnance. Les logiciels d’hôpitaux et ceux des structures d’HAD sont rarement connectés. Cela empêche le transfert direct des données en format structuré (nom du traitement, posologie et fréquence de prise). Plus de 80 % des structures HAD doivent ressaisir les prescriptions dans leur logiciel. Cette activité est à la fois chronophage et source d’erreurs de retranscription et de médication.
Les nombreuses intermédiations engendrent également des risques pour la conformité thérapeutique et le respect des protocoles. Pour être plus clair, l’absence de contact direct entre le docteur, le patient, et son pharmacien hospitalier peut nuire à la bonne prise des traitements médicaux.
Il en va de même pour les éventuels effets secondaires ou autres interactions médicamenteuses. Ils imposent une très bonne coordination entre l’équipe hospitalière et les soignants à domicile, pour réaliser les surveillances cliniques nécessaires, ajuster les posologies et intervenir rapidement le cas échéant.
Les obligations des pharmaciens hospitaliers ne se limitent pas à la sécurisation des médicaments et à la bonne retranscription des ordonnances. Ils doivent également veiller à disposer de stocks suffisants de comprimés oraux, solutions injectables, vaccins, équipements de protection individuelle (ÉPI), produits d’hygiène et autres dispositifs médicaux.
Et ce 7 jours/7, les soins des personnes hospitalisées en hôpital ou à domicile ne s’arrêtant pas le week-end. Tout retard dans les soins et la prise de médicaments peut avoir des impacts sérieux sur leur état de santé.
Cette obligation est d’autant plus critique que les pénuries de médicaments se multiplient ces dernières années. En 2023, 4 925 références de médicaments ont été signalées en rupture de stock ou en tension d’approvisionnement par l’ANSM. Les pharmacies hospitalières doivent se tenir en alerte et disposer de stocks suffisants. Le gouvernement français dresse notamment depuis 2023 une liste des médicaments essentiels faisant l’objet d’un suivi renforcé. Dans le cadre du plan blanc du médicament, les hôpitaux pourront même être amenés à produire eux-mêmes des médicaments.
Malgré ces contraintes importantes, les pharmacies hospitalières se doivent de garantir un approvisionnement fiable et en temps réel, tout en optimisant les coûts et les délais de livraison.
Une bonne gestion et un bon contrôle des stocks s’avèrent impératifs. Ils permettent le réapprovisionnement automatique, avant d’atteindre un seuil de stock critique.
Un bon suivi des flux logistiques aide également à anticiper les besoins futurs, saisonnalités, fréquences, tendances et besoins futurs en traitements médicaux, selon les zones d’intervention des hôpitaux concernés.
Et l’optimisation des livraisons assure aux patients des livraisons en temps réel, sans retard dans la réalisation des soins à leur domicile.
De nombreuses solutions technologiques ont émergé ces dernières années, pour aider les pharmacies hospitalières et autres services de santé à faire face à ces défis de sécurité, de gestion et d’optimisation.
Nous ne pourrons pas toutes les lister dans cet article. Mais nous vous proposons de revenir sur certaines d’entre elles, parmi les plus innovantes et les plus efficaces.
La société MHComm s’est attaquée à la problématique du transfert des ordonnances dans les logiciels HAD. Elle a intégré la technologie de retranscription automatique de Posos dans le DPI MHCare spécialisé dans l’hospitalisation à domicile. Ce partenariat représente une avancée significative. Il permet lors de l’admission en HAD une transcription instantanée des traitements et posologies depuis une ordonnance papier, grâce à une simple photographie de l’ordonnance. À la clé, moins d’erreurs de retranscription, du temps gagné pour les soignants et une plus grande sécurité pour les patients.
Qu’elle soit à destination des personnes hospitalisées sur site ou à leur domicile, la préparation des traitements médicaux impose à la fois rigueur et rapidité. Les pharmaciens et l’équipe soignante doivent respecter à la lettre les prescriptions, malgré les nombreuses références disponibles et les contraintes de temps.
L’utilisation de chariots hospitaliers automatisés permet d’améliorer l’efficacité et la sécurité de la distribution des médicaments, depuis la pharmacie centrale jusqu’au patient. C’est notamment le cas du système innovant Cart d’Antares Vision Group. Après identification du patient, la prescription thérapeutique s’affiche à l’écran. Le système robotisé inclut dans le chariot présente ensuite directement les médicaments sur le plan de travail. À la clé : Un gain de temps assuré, sans contraintes pour le personnel et une sécurité supplémentaire dans la fourniture des médicaments.
L’adoption de technologies de réalité assistée améliore également la précision et réduit les erreurs dans la distribution des médicaments. L’hôpital de la Citadelle de Liège expérimente actuellement des lunettes connectées à un petit clavier (un keypad) attaché au bras ou à la ceinture. Ce système inventé par la startup Get Your Way remplace les listes de distribution papier. Il réduit considérablement les besoins de contrôle et les risques d’erreur lors des préparations. En pratique, le Keypad est relié par wifi au serveur, qui héberge les listes de distribution. Les informations contenues sont envoyées sur les lunettes du préparateur ou pharmacien. Celui-ci n’a plus qu’à les lire et vérifier les médicaments emportés à l’aide du lecteur d’étiquettes RFID intégré.
Une fois préparés, les médicaments doivent être livrés rapidement pour être administrés à temps. Mais il n’est pas non plus envisageable de déposer les traitements devant le domicile des malades. Les pharmacies hospitalières doivent donc réussir à prévoir des temps de passages et des créneaux de livraison adaptés, tout en évitant de multiplier les heures supplémentaires pour les livreurs. Sans compter les ajouts de dernière minute et les changements de prescriptions à opérer en urgence. Lors des hospitalisations à domicile, la livraison de médicaments constitue souvent un besoin vital, qui interdit tout retard. Elle demande une réelle organisation, difficile à réaliser manuellement.
À l’image du GHEMM, Groupe Hospitalier du Grand Est, il est possible d’opter pour un logiciel d’optimisation de tournées, comme celui d’AntsRoute, pour simplifier la planification des livraisons des personnes hospitalisées à domicile.
Il permet :
En plus de nombreuses autres options d’optimisation disponibles sur demande.
Grâce au logiciel d’AntsRoute, le service logistique du GHEMM construit des tournées sécurisées en 5 à 10 minutes au lieu d’une heure auparavant. Le logiciel lui a permis notamment d’optimiser les itinéraires et d’intégrer automatiquement des temps de passage de 15 minutes chez chaque patient. À la clé : un gain de temps très important, des livraisons sécurisées, des temps de travail respectés et des malades rassurés.
Les enjeux sont multiples, mais des solutions existent pour développer encore davantage les services d’hospitalisation à domicile en toute sécurité.
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